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Par sylvie erwan le 12 Avril 2017 à 07:02
Oeufs de Pâques
Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
Ils lèchent leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d'avril, leurs voisins.Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l'ombre,
De tout petits anges sculptés.Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu'il serait facile
D'en croquer plus d'un à la fois ;
Et d'autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S'étalent comme des bourgeois.Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L'estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l'œil avide,
Semblent les savourer des yeux.
Marcel Pagnol
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Par sylvie erwan le 12 Avril 2017 à 06:57
HymneEsprit saint, reçois notre hommage,
C'est toi qui viens nous l'inspirer.
Puisque nos cœurs sont ton ouvrage,
Ne les laisse pas s'égarer.Toi, le don de Dieu, Dieu toi-même,
Source inépuisable d'amour,
Feu divin, Charité suprême,
Clarté plus vive que le jour,Toi qui nous fais ce que nous sommes,
Doigt puissant du bras souverain,
Dont les dons prodigués aux hommes
Dégagent le serment divin,Dans l'esprit répands la sagesse,
Allume l'amour dans le cœur,
Soutiens le corps que sa faiblesse
De l'âme rend souvent vainqueur.Chasse le tentateur avide
De nous voir partager son sort ;
Devant nous, si ton feu nous guide,
Vont fuir les dangers et la mort.Par Toi, luise en nous ce mystère
Où la raison n'a point de lieu,
Du Fils, de l'Esprit et du Père,
Trois personnes, mais un seul Dieu.Honneur au Père à qui tout cède,
Gloire au Fils, à l'Esprit des deux
Qui du Père et du Fils procède,
Éternel et puissant comme eux !Houdard de La Motte (1672-1731)
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Par sylvie erwan le 12 Avril 2017 à 06:53
Conciliabule
Trois lapins, dans le crépuscule,
Tenaient un long conciliabule.
Le premier montrait une étoile
Qui montait sur un champ d'avoine.
Les autres, pattes sur les yeux,
La regardaient d'un air curieux.
Puis tous trois, tête contre tête,
Se parlaient d'une voix inquiète.
Se posaient-ils, tout comme nous,
Les mêmes questions sans réponse ?
D'où venons-nous ?
Où allons nous ?
Que sommes-nous ?
Pourquoi ces ronces
Pourquoi avons-nous le cul blanc,
Longues oreilles, longues dents ?
Pourquoi notre nez tout le temps,
Tremble-t-il comme feuille au vent ?
Pourquoi l'ombre d'un laboureur
Nous fait-elle toujours si peur ?
Trois lapins dans le crépuscule
Tenaient un long conciliabule.Et il aurait duré longtemps
Encore si une grenouille
N'avait plongé soudainement
Dans l'eau de lune de l'étang.Maurice Carême
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