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Poésies Eté
Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire
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Par sylvie erwan le 30 Juillet 2022 à 07:35
Forêts en flammes : agir, et urgemment, Monsieur le Président !
Et les feux dévorants
continueront demain,
Président, il est temps
d’agir, d’agir, enfin !
Non pas dans cinquante ans,
pas même dans cinq ans
ni même dans un an,
mais immédiatement.
C’est la France, en premier,
la France qu’il faut sauver,
la France calcinée
par d énormes brasiers.
Il faut sauver la France,
la belle et douce France
de sa désespérance.
Président, décidez
sans attendre, agisse,.
sans attendre Bruxelles
volez donc de vos ailes,
Monsieur le Président,
Voyez ces lapinous,
lapinous blancs ou roux,
courant à qui mieux mieux
pour échapper au feu.
Mais, le feu il est là,
il enflamme ses proies
pauvres bébés lapins
pour vous, quelle triste fin !
Vous aimiez gambader
en recherchant du thym
dans la forêt d’été
qui était votre abri,
pauvres bébés chéris
qui hurlez de douleur
et qui allez périr
dans un très grand souffrir !
Mon Dieu, que de malheur
parmi les animaux
qui portent sur leur dos
le poids de l’insouciance
des Humains sans conscience,
de tous ces politiques
qui n’ont rien de magique
et qui, au fond, s’en foutent,
quand est finie leur joute !
Et moi, oui moi, j’entends
venus de l’océan
cris de douleur et de tourments,
cris silencieux mais que j’entends
des arbres tutélaires,
attachés à leur Terre
et ne pouvant s’enfuir,
mon Dieu oh, quel souffrit !
Et moi, oui, moi, j’entends
Ces cris d’effroi et de tourment
des animaux en flammes.
Voici, mon cœur de femme
brûle d’un feu de révolte,
bat à cent mille volts;
devant tant de laxisme,
de ce dit « politisme ».
Et moi, oui moi, je souffre,
et sens très fort l’odeur de soufre
du fa causant tant de malheurs.
Combien, dis-moi, combien
-dis-le très fort, prononce bien-
d’animaux sont-ils morts, depuis
le premier jour des incendies ?
Pas de victimes à déplorer,
pas de raison de s'inquiéter !
déclarent les médias, honte à vous !
de qui, de qui vous foutez-vous ?
Et moi, je crie, et moi je pleure
sur ce gâchis, sur ce malheur,
j’entends ces cris, j’entends ces pleurs
cris de détresse et de tourments.
Et vous, oui, vous, Monsieur le Président,
et vous, oui, vous, les entendez-vous ?
Et qui n’aurait pitié
de ces gens expulsés ?
Oui, partis de chez eux
pour échapper au feu,
devant laisser, sur place,
leurs animaux, hélas !
Oui, tous en ont chagrin,
Dieu, quel sombre destin
pour leurs chats, pour leurs chiens,
qui vont mourir de faim,
de soif, assurément,
Monsieur le Président.
Oh, douleur pour ces gens,
et tant, tant de souffrir
pour ces bêtes qu’ils aiment,
et, même ce poème
ne pourrait consoler
leur cœur si dévasté
d’être ainsi obligé
de les abandonner
ces animaux qu'ils aiment.
mais, bientôt, vont mourir..
Je veux, dans ce poème,
dire ma compassion
et ma vive émotion
à ces gens sinistrés,
mon Dieu, ayez pitié !
Président, agissez,
avec vélocité !
Non pas dans cinquante ans,
pas même dans cinq ans,
ni même dans un an,
mais immédiatement.
Agissez, agissez,
avec rapidité,
pour que tous nos pompiers
combattant les brasiers,
tous ces soldats du feu,
ces hommes courageux,
disposent de moyens
-Ils le méritent bien-,
étant à la hauteur
de leur juste valeur.
Et vous, les magistrats,
appliquez-donc la loi
avec que fermeté.
Ne soyez pas laxistes
et nettoyez les pistes,
donnez un tour de vis
pour une vraie justice.
Président, écoutez
la voix de nos pompiers,
nos soldats valeureux,
eux qui font face aux feux
tout en risquant leur vie,
Président, oui, merci !
Anélise, Briançon, le 24 juillet 2022. Ce poème, qui a pris quelques libertés concernant la
versification, figurera dans "Combat", l’un des douze recueils, inédits à ce jour, de
"Messages".
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Par sylvie erwan le 10 Juillet 2021 à 08:05
Bien souvent je revois…
Bien souvent je revois sous mes paupières closes,
La nuit, mon vieux Moulins bâti de briques roses,
Les cours tout embaumés par la fleur du tilleul,
Ce vieux pont de granit bâti par mon aïeul,
Nos fontaines, les champs, les bois, les chères tombes,
Le ciel de mon enfance où volent des colombes,
Les larges tapis d’herbe où l’on m’a promené
Tout petit, la maison riante où je suis né
Et les chemins touffus, creusés comme des gorges,
Qui mènent si gaiement vers ma belle Font-Georges,
À qui mes souvenirs les plus doux sont liés.
Et son sorbier, son haut salon de peupliers,
Sa source au flot si froid par la mousse embellie
Où je m’en allais boire avec ma soeur Zélie,
Je les revois ; je vois les bons vieux vignerons
Et les abeilles d’or qui volaient sur nos fronts,
Le verger plein d’oiseaux, de chansons, de murmures,
Les pêchers de la vigne avec leurs pêches mûres,
Et j’entends près de nous monter sur le coteau
Les joyeux aboiements de mon chien Calisto !
Théodore de Banville, septembre 1841
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Par sylvie erwan le 27 Juin 2020 à 07:15
À la Font-Georges
Voici les lieux charmans où mon âme ravie
Passoit à contempler Sylvie
Ces tranquilles momens si doucement perdus.
Boileau.
O champs pleins de silence,
Où mon heureuse enfance
Avait des jours encor
Tout filés d’or !
O ma vieille Font-Georges,
Vers qui les rouges-gorges
Et le doux rossignol
Prenaient leur vol !
Maison blanche où la vigne
Tordait en longue ligne
Son feuillage qui boit
Les pleurs du toit !
O claire source froide,
Qu’ombrageait, vieux et roide,
Un noyer vigoureux
A moitié creux !
Sources ! fraîches fontaines !
Qui, douces à mes peines,
Frémissiez autrefois
Rien qu’à ma voix !
Bassin où les laveuses
Chantaient insoucieuses
En battant sur leur banc
Le linge blanc !
O sorbier centenaire,
Dont trois coups de tonnerre
Avaient laissé tout nu
Le front chenu !
Tonnelles et coudrettes,
Verdoyantes retraites
De peupliers mouvants
A tous les vents !
O vignes purpurines,
Dont, le long des collines,
Les ceps accumulés
Ployaient gonflés ;
Où, l’automne venue,
La Vendange mi-nue
A l’entour du pressoir
Dansait le soir !
O buissons d’églantines,
Jetant dans les ravines,
Comme un chêne le gland,
Leur fruit sanglant !
Murmurante oseraie,
Où le ramier s’effraie,
Saule au feuillage bleu,
Lointains en feu !
Rameaux lourds de cerises !
Moissonneuses surprises
A mi-jambe dans l’eau
Du clair ruisseau !
Antres, chemins, fontaines,
Acres parfums et plaines,
Ombrages et rochers
Souvent cherchés !
Ruisseaux ! forêts ! silence !
O mes amours d’enfance !
Mon âme, sans témoins,
Vous aime moins
Que ce jardin morose
Sans verdure et sans rose
Et ces sombres massifs
D’antiques ifs,
Et ce chemin de sable,
Où j’eus l’heur ineffable,
Pour la première fois,
D’ouïr sa voix !
Où rêveuse, l’amie
Doucement obéie,
S’appuyant à mon bras,
Parlait tout bas,
Pensive et recueillie,
Et d’une fleur cueillie
Brisant le cœur discret
D’un doigt distrait,
A l’heure où les étoiles
Frissonnant sous leurs voiles
Brodent le ciel changeant
De fleurs d’argent.
Octobre 1844.
Théodore de Banville, Les Stalactites, 1846
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