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Poésies Printemps
Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire
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Par sylvie erwan le 13 Avril 2024 à 07:37
Veillée d’avril
Il doit être minuit. Minuit moins cinq. On dort.
Chacun cueille sa fleur au vert jardin des rêves,
Et moi, las de subir mes vieux remords sans trêves,
Je tords mon cœur pour qu’il s’égoutte en rimes d’or.
Et voilà qu’à songer me revient un accord,
Un air bête d’antan, et sans bruit tu te lèves
Ô menuet, toujours plus gai, des heures brèves
Où j’étais simple et pur, et doux, croyant encor.
Et j’ai posé ma plume. Et je fouille ma vie
D’innocence et d’amour pour jamais défleurie,
Et je reste longtemps, sur ma page accoudé,
Perdu dans le pourquoi des choses de la terre,
Ecoutant vaguement dans la nuit solitaire
Le roulement impur d’un vieux fiacre attardé.
Jules Laforgue
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Par sylvie erwan le 6 Avril 2024 à 07:36
Les Roses
Le Printemps rayonnant, qui fait rire le jour
En montrant son beau front, vermeil comme l’aurore,
Naît, tressaille, fleurit, chante, et dans l’air sonore
Éveille les divins murmures de l’amour.
O Sylphes ingénus, vous voilà de retour!
De mille joyaux d’or la forêt se décore,
Et blanche, regardant les corolles éclore,
Titania folâtre au milieu de sa cour,
A travers l’éther pur dont elle fait sa proie,
Tandis que la lumière, éclatante de joie,
Frissonne dans la bleue immensité des cieux.
Beauté qui nous ravis avec tes molles poses,
Dis, n’est-ce pas qu’il est doux et délicieux
De plonger follement ta bouche dans les roses?
Novembre 1888
Théodore de Banville, Dans la fournaise, 1892
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Par sylvie erwan le 30 Mars 2024 à 07:30
Après l’hiver
N’attendez pas de moi que je vais vous donner
Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
Je suis par le printemps vaguement attendri.
Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
Croire, remercier confusément les choses,
Vivre sans reprocher les épines aux roses,
Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.
Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
Ces messieurs faire avec ces dames des manières.
26 juin 1878
Victor Hugo
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