• Poésies Hiver

    Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire

    Tubes Hommes création

  • 2

    2

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Ainsi qu’un dur baron précédé de sergents,
    Il fait, pour l’annoncer, courir le long des rues
    La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.
    On entend haleter le souffle des gamins
    Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,
    Et tapent fortement du pied la terre sèche.
    Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu’une flèche.
    Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,
    Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.
    Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,
    Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,
    Les reins cambrés. Leur pas, d’un mouvement coquin,
    Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.

    Oh ! comme c’est joli, la première gelée !
    La vitre, par le froid du dehors flagellée,
    Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,
    Et papillote sous la nacre des micas
    Dont le dessin fleurit en volutes d’acanthe.
    Les arbres sont vêtus d’une faille craquante.
    Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Voici venir l’Hiver dans son manteau de glace.
    Place au Roi qui s’avance en grondant, place, place !
    Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,
    Fait courir le gamin. Le vent dans les collets
    Des messieurs boutonnés fourre des cents d’épingles.
    Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.
    Et les femmes, sentant des petits doigts fripons
    Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,
    Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.
    Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.
    Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau
    Vont s’asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.
    Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,
    Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe
    Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,
    Qu’un tendre amant fera mollir sous les baisers.
    Heureux ceux-là qu’attend la bonne chambre chaude !
    Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,
    Mais les gueux, les petits, le tas des indigents…

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Jean Richepin, La chanson des gueux

    Sylvie Erwan 

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire
  • Kit 7

    Kit 7


    Promenade blanche de vieille France

    L’écrasement de la neige sous les bottes
    Les branches cassées sur le chemin
    Le cliquetis régulier de quelques gouttes s’échappant des stalactites de glace
    Des flocons perdus aux quatre vents tombent des arbres aplatis
    Les cheminées dégagent des parfums de tarte de grand mère
    Les chalets chauds au pied des pentes raides ou s’étirent jusqu’au firmament les grands sapins
    Les luges qui glissent sans laisser place au silence de ce lieu la nuit
    Des cris de joie,
    Des boules de neige,
    Le ciel et ses nuages blancs
    Tout est ici comme l’enfance
    comme un voyage du temps jadis
    Tout est ici comme en vieille France
    Images d’Epinal, simplicité, absence, magie
    C’est la plus belle promenade blanche de ma vie

    Elodie Santos, 2008
     

    Sylvie Erwan

    Partager via Gmail Pin It

    4 commentaires
  • Kit 6

    Kit 6


    Que j’aime le premier frisson d’hiver…

    Que j’aime le premier frisson d’hiver ! le chaume,
    Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
    Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
    Au fond du vieux château s’éveille le foyer ;

    C’est le temps de la ville. – Oh ! lorsque l’an dernier,
    J’y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
    Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
    (J’entends encore au vent les postillons crier),

    Que j’aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
    Sous ses mille falots assise en souveraine !
    J’allais revoir l’hiver. – Et toi, ma vie, et toi !

    Oh ! dans tes longs regards j’allais tremper mon âme
    Je saluais tes murs. – Car, qui m’eût dit, madame,
    Que votre coeur sitôt avait changé pour moi ?

    Alfred de Musset

    Sylvie Erwan 

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique