-
Par sylvie erwan le 5 Mai 2018 à 08:15
Prière du matin
Le Soleil couronné de rayons et de flammes
Redore notre aube à son tour :
Ô saint Soleil des Saints, Soleil du saint amour,
Perce de flèches d’or les ténèbres des âmes
En y rallumant le beau jour.Le Soleil radieux jamais ne se courrouce,
Quelque fois il cache ses yeux :
C’est quand la terre exhale en amas odieux
Un voile de vapeurs qu’au devant elle pousse,
En se troublant, et non les Cieux.Jésus est toujours clair, mais lors son beau visage
Nous cache ses rayons si doux,
Quand nos péchez fumants entre le Ciel et nous,
De vices redoublez enlèvent un nuage
Qui noircit le Ciel de courroux.Enfin ce noir rempart se dissout et s’égare
Par la force du grand flambeau.
Fuyez, pêchez, fuyez : le Soleil clair et beau
Votre amas vicieux et dissipe et sépare,
Pour nous ôter notre bandeau.Nous ressusciterons des sépulcres funèbres,
Comme le jour de la nuit sort
Si la première mort de la vie est le port,
Le beau jour est la fin des épaisses ténèbres,
Et la vie est fin de la mort.Théodore Agrippa d’Aubigné
1 commentaire -
Par sylvie erwan le 4 Septembre 2017 à 08:22
L'école d'Autrefois
Je me souviens encore quand j’étais écolière
De ce tablier rose dont je n’étais pas fière.
Nous entrions en classe en rangs bien ordonnés,
Nous devions être sages, surtout ne pas parler.Assises côte à côte sur des bancs bien cirés
Et à la même place tout au long de l’année.
Certes pas de radio ni téléphone portable
Nous n’avions pour tout bien qu’un tout petit cartable!
Chaque jour de l’année, inscrite au tableau noir
Une phrase nouvelle nous dictait nos devoirs.
En lettres bien formées on y lisait « Morale »,
La tournure des phrases n’était jamais banale,
Elle faisait appel à nos bons sentiments
Afin que nos restions toujours de bons enfants.
Nos petits encriers, je m’en souviens encore
Ainsi que de nos plumes, plumes « sergent major !».Notre encre était violette et salissait parfois
Les pages du cahier ou le bout de nos doigts.
Après un bon travail, c’était une faveur
Nous avions toujours droit à « un billet d’honneur »Nous aimions la maîtresse, surtout nous l’admirions
Et devenir comme elle c’était notre ambition.
C’est avec nostalgie que j’évoque ce temps,
Tout paraissait possible à nous jeunes enfants.Nous ignorions souvent les tracas de ce monde
Nous savions seulement que la terre était ronde.
Tout ce qui s’y passait nous était étranger
Il n’y avait pas encore ni radio ni télé.Seuls quelques journaux que lisaient nos parents
Pour avoir des nouvelles, se tenir au courant.
C’était le temps béni de notre jeune enfance
Où nous étions heureux et en toute confiance.Nous allions dans la vie en suivant les consignes
De nos instituteurs nous voulions être dignes.
Que les temps ont changé, elle est loin cette école
Où nos maîtres étaient surs de bien remplir leur rôle.Respectés des élèves et fiers de leur métier
Ils se donnaient à fond pour la postérité.
Aujourd’hui il leur faut avoir bien du courage
Pour garder le moral et faire leur ouvrage.Mais il le font c’est sur avec ténacité,
Car être instituteur, c’est le plus beau métier.
A Carrere
votre commentaire -
Par sylvie erwan le 1 Juillet 2017 à 08:15
Une louve
Une louve je vis sous l’antre d’un rocher
Allaitant deux bessons : je vis à sa mamelle
Mignardement jouer cette couple jumelle,
Et d’un col allongé la louve les lécher.Je la vis hors de là sa pâture chercher,
Et courant par les champs, d’une fureur nouvelle
Ensanglanter la dent et la patte cruelle
Sur les menus troupeaux pour sa soif étancher.Je vis mille veneurs descendre des montagnes
Qui bornent d’un côté les lombardes campagnes,
Et vis de cent épieux lui donner dans le flanc.Je la vis de son long sur la plaine étendue,
Poussant mille sanglots, se vautrer en son sang,
Et dessus un vieux tronc la dépouille pendue.Joachim Du Bellay, Les antiquités de Rome
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique