• DIVERS 4


     

    DIVERS 4

    Prière du matin

    Le Soleil couronné de rayons et de flammes
    Redore notre aube à son tour :
    Ô saint Soleil des Saints, Soleil du saint amour,
    Perce de flèches d’or les ténèbres des âmes
    En y rallumant le beau jour.

    Le Soleil radieux jamais ne se courrouce,
    Quelque fois il cache ses yeux :
    C’est quand la terre exhale en amas odieux
    Un voile de vapeurs qu’au devant elle pousse,
    En se troublant, et non les Cieux.

    Jésus est toujours clair, mais lors son beau visage
    Nous cache ses rayons si doux,
    Quand nos péchez fumants entre le Ciel et nous,
    De vices redoublez enlèvent un nuage
    Qui noircit le Ciel de courroux.

    Enfin ce noir rempart se dissout et s’égare
    Par la force du grand flambeau.
    Fuyez, pêchez, fuyez : le Soleil clair et beau
    Votre amas vicieux et dissipe et sépare,
    Pour nous ôter notre bandeau.

    Nous ressusciterons des sépulcres funèbres,
    Comme le jour de la nuit sort
    Si la première mort de la vie est le port,
    Le beau jour est la fin des épaisses ténèbres,
    Et la vie est fin de la mort.

    Théodore Agrippa d’Aubigné

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    1 commentaire
  •  

    L'école d'Autrefois

    Je me souviens encore quand j’étais écolière
    De ce tablier rose dont je n’étais pas fière.
    Nous entrions en classe en rangs bien ordonnés,
    Nous devions être sages, surtout ne pas parler.

    Assises côte à côte sur des bancs bien cirés
    Et à la même place tout au long de l’année.
    Certes pas de radio ni téléphone portable
    Nous n’avions pour tout bien qu’un tout petit cartable!
    Chaque jour de l’année, inscrite au tableau noir
    Une phrase nouvelle nous dictait nos devoirs.
    En lettres bien formées on y lisait « Morale »,
    La tournure des phrases n’était jamais banale,
    Elle faisait appel à nos bons sentiments
    Afin que nos restions toujours de bons enfants.
    Nos petits encriers, je m’en souviens encore
    Ainsi que de nos plumes, plumes « sergent major !».

    Notre encre était violette et salissait parfois
    Les pages du cahier ou le bout de nos doigts.
    Après un bon travail, c’était une faveur
    Nous avions toujours droit à « un billet d’honneur »

    Nous aimions la maîtresse, surtout nous l’admirions
    Et devenir comme elle c’était notre ambition.
    C’est avec nostalgie que j’évoque ce temps,
    Tout paraissait possible à nous jeunes enfants.

    Nous ignorions souvent les tracas de ce monde
    Nous savions seulement que la terre était ronde.
    Tout ce qui s’y passait nous était étranger
    Il n’y avait pas encore ni radio ni télé.

    Seuls quelques journaux que lisaient nos parents
    Pour avoir des nouvelles, se tenir au courant.
    C’était le temps béni de notre jeune enfance
    Où nous étions heureux et en toute confiance.

    Nous allions dans la vie en suivant les consignes
    De nos instituteurs nous voulions être dignes.
    Que les temps ont changé, elle est loin cette école
    Où nos maîtres étaient surs de bien remplir leur rôle.

    Respectés des élèves et fiers de leur métier
    Ils se donnaient à fond pour la postérité.
    Aujourd’hui il leur faut avoir bien du courage
    Pour garder le moral et faire leur ouvrage.

    Mais il le font c’est sur avec ténacité,
    Car être instituteur, c’est le plus beau métier.
    A Carrere

     
     

     

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire
  • PRINTEMPS 14

    PRINTEMPS 14

    Une louve

    Une louve je vis sous l’antre d’un rocher
    Allaitant deux bessons : je vis à sa mamelle
    Mignardement jouer cette couple jumelle,
    Et d’un col allongé la louve les lécher.

    Je la vis hors de là sa pâture chercher,
    Et courant par les champs, d’une fureur nouvelle
    Ensanglanter la dent et la patte cruelle
    Sur les menus troupeaux pour sa soif étancher.

    Je vis mille veneurs descendre des montagnes
    Qui bornent d’un côté les lombardes campagnes,
    Et vis de cent épieux lui donner dans le flanc.

    Je la vis de son long sur la plaine étendue,
    Poussant mille sanglots, se vautrer en son sang,
    Et dessus un vieux tronc la dépouille pendue.

    Joachim Du Bellay, Les antiquités de Rome

        

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique