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Les jungles
Sous l'herbe haute et sèche où le naja vermeil
Dans sa spirale d'or se déroule au soleil,
La bête formidable, habitante des jungles,
S'endort, le ventre en l'air, et dilate ses ongles.
De son mufle marbré qui s'ouvre, un souffle ardent
Fume ; la langue rude et rose va pendant ;
Et sur l'épais poitrail, chaud comme une fournaise,
Passe par intervalle un frémissement d'aise.
Toute rumeur s'éteint autour de son repos.
La panthère aux aguets rampe en arquant le dos ;
Le python musculeux, aux écailles d'agate,
Sous les nopals aigus glisse sa tête plate ;
Et dans l'air où son vol en cercle a flamboyé,
La cantharide vibre autour du roi rayé.
Lui, baigné par la flamme et remuant la queue,
Il dort tout un soleil sous l'immensité bleue.
Mais l'ombre en nappe noire à l'horizon descend,
La fraîcheur de la nuit a refroidi son sang ;
Le vent passe au sommet des herbes ; il s'éveille,
Jette un morne regard au loin, et tend l'oreille.
Le désert est muet. Vers les cours d'eau cachés
Où fleurit le lotus sous les bambous penchés,
Il n'entend point bondir les daims aux jambes grêles,
Ni le troupeau léger des nocturnes gazelles.
Le frisson de la faim creuse son maigre flanc
Hérissé, sur soi-même il tourne en grommelant ;
Contre le sol rugueux il s'étire et se traîne,
Flaire l'étroit sentier qui conduit à la plaine,
Et, se levant dans l'herbe avec un bâillement,
Au travers de la nuit miaule tristement.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE1818 - 1894
1 commentaire -
Bonjour à tous
C'est avec toute mon amitié
que je viens vous souhaiter
une bon week-end.
une bonne semaine .
Prenez soin de vous .
Mille doux bisous du ♥️
Les jungles
Sous l'herbe haute et sèche où le naja vermeil
Dans sa spirale d'or se déroule au soleil,
La bête formidable, habitante des jungles,
S'endort, le ventre en l'air, et dilate ses ongles.
De son mufle marbré qui s'ouvre, un souffle ardent
Fume ; la langue rude et rose va pendant ;
Et sur l'épais poitrail, chaud comme une fournaise,
Passe par intervalle un frémissement d'aise.
Toute rumeur s'éteint autour de son repos.
La panthère aux aguets rampe en arquant le dos ;
Le python musculeux, aux écailles d'agate,
Sous les nopals aigus glisse sa tête plate ;
Et dans l'air où son vol en cercle a flamboyé,
La cantharide vibre autour du roi rayé.
Lui, baigné par la flamme et remuant la queue,
Il dort tout un soleil sous l'immensité bleue.
Mais l'ombre en nappe noire à l'horizon descend,
La fraîcheur de la nuit a refroidi son sang ;
Le vent passe au sommet des herbes ; il s'éveille,
Jette un morne regard au loin, et tend l'oreille.
Le désert est muet. Vers les cours d'eau cachés
Où fleurit le lotus sous les bambous penchés,
Il n'entend point bondir les daims aux jambes grêles,
Ni le troupeau léger des nocturnes gazelles.
Le frisson de la faim creuse son maigre flanc
Hérissé, sur soi-même il tourne en grommelant ;
Contre le sol rugueux il s'étire et se traîne,
Flaire l'étroit sentier qui conduit à la plaine,
Et, se levant dans l'herbe avec un bâillement,
Au travers de la nuit miaule tristement.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE1818 - 1894
5 commentaires -
Bonjour à toutes et tous .
J'espère que vous allez bien ?
Je vous souhaite un bon 15 Aout .
il fait du soleil ,mais pas trop chaud .
Passez une bonne journée .
Passez un bon Mardi
Prenez soin de vous .
Avec toute mon amitié .
Bisous du ♥
Poème pour l’Assomption
Quelle merveilleuse Apothéose
Sur des nuages aux reflets roses
La Reine du monde s’est envolée
Dans un concert s’est élevée !
Tous les anges du Ciel réunis
D’une chaîne d’amour s’étaient unis
Ils chantaient pour la Mère des Cieux
Tendre Maman du Fils de Dieu
Lumière, Amour et traits très purs
Pourtant soumise au sort si dur :
De voir cruicifier son enfant
Pour nous sauver tous du néant !
Robe de blancheur immaculée
Avec une ceinture étoilée
Créature, Oh combien Divine !
La Majesté du Lys s’incline !
Comprenez-vous que L’Univers
Oubliera les sombres hivers !
Dans cette Vérité Première
Le Règne de la Dame de Lumière
Poème Assomption écrit par Marie-Jean Edel
6 commentaires -
La lampe d’Héro
De son bonheur furtif lorsque malgré l’orage
L’amant d’Héro courait s’enivrer loin du jour,
Et dans la nuit tentait de gagner à la nage
Le bord où l’attendait l’Amour,
Une lampe envoyait, vigilante et fidèle ,
En ce péril vers lui son rayon vacillant;
On eût dit dans les deux quelque étoile immortelle
Qui dévoilait son front tremblant.
La mer a beau mugir et heurter ses rivages.
Les vents au sein des airs déchaîner leur effort,
Lés oiseaux effrayés pousser des cris sauvages .
En voyant approcher la Mort ,
Tant que du haut sommet de la tour solitaire
Brille le signe aimé sur l’abîme en fureur,
Il ne sentira point, le nageur téméraire,
Défaillir son bras ni son cœur.
Comme à l’heure sinistre où la mer en sa rage
Menaçait d’engloutir cet enfant d’Abydos,
Autour de nous dans l’ombre un éternel orage
Fait gronder et bondir les flots.
Remplissant l’air au loin de ses clameurs funèbres,
Chaque vague en passant nous entr’ouvre un tombeau ;
Dans les mêmes dangers et les mêmes ténèbres
Nous avons le même flambeau.
Le pâle et doux rayon tremble encor dans la brume.
Le vent l’assaille en vain, vainement les flots sourds
La dérobent parfois sous un voile d’écume,
La clarté reparaît toujours.
Et nous, les yeux levés vers la lueur lointaine.
Nous fendons pleins d’espoir les vagues en courroux ;
Au bord du gouffre ouvert la lumière incertaine
Semble d’en haut veiller sur nous.
O phare de l’Amour ! qui dans la nuit profonde
Nous guides à travers les écueils d’ici-bas,
Toi que nous voyons luire entre le ciel et l’onde.
Lampe d’Héro, ne t’éteins pas !
Louise Ackermann, Premières Poésies, 1871
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Bonjour à tous ♥️
C'est avec toute mon amitié
que je viens vous souhaiter
une bon week-end.
une bonne semaine .
Prenez soin de vous .
Mille doux bisous du♥️La lampe d’Héro
De son bonheur furtif lorsque malgré l’orage
L’amant d’Héro courait s’enivrer loin du jour,
Et dans la nuit tentait de gagner à la nage
Le bord où l’attendait l’Amour,
Une lampe envoyait, vigilante et fidèle ,
En ce péril vers lui son rayon vacillant;
On eût dit dans les deux quelque étoile immortelle
Qui dévoilait son front tremblant.
La mer a beau mugir et heurter ses rivages.
Les vents au sein des airs déchaîner leur effort,
Lés oiseaux effrayés pousser des cris sauvages .
En voyant approcher la Mort ,
Tant que du haut sommet de la tour solitaire
Brille le signe aimé sur l’abîme en fureur,
Il ne sentira point, le nageur téméraire,
Défaillir son bras ni son cœur.
Comme à l’heure sinistre où la mer en sa rage
Menaçait d’engloutir cet enfant d’Abydos,
Autour de nous dans l’ombre un éternel orage
Fait gronder et bondir les flots.
Remplissant l’air au loin de ses clameurs funèbres,
Chaque vague en passant nous entr’ouvre un tombeau ;
Dans les mêmes dangers et les mêmes ténèbres
Nous avons le même flambeau.
Le pâle et doux rayon tremble encor dans la brume.
Le vent l’assaille en vain, vainement les flots sourds
La dérobent parfois sous un voile d’écume,
La clarté reparaît toujours.
Et nous, les yeux levés vers la lueur lointaine.
Nous fendons pleins d’espoir les vagues en courroux ;
Au bord du gouffre ouvert la lumière incertaine
Semble d’en haut veiller sur nous.
O phare de l’Amour ! qui dans la nuit profonde
Nous guides à travers les écueils d’ici-bas,
Toi que nous voyons luire entre le ciel et l’onde.
Lampe d’Héro, ne t’éteins pas !
Louise Ackermann, Premières Poésies, 1871
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