• Kit 7

    Kit 7


    La chèvre et le chou
    A vouloir que tout se passe bien,
    On ménage la chèvre et le chou.
    Mais à trop protéger les siens
    Forcément un jour, le stratagème échoue.

    Les vérités éclatent au grand jour
    Et le petit monde bien douillet
    Se disloque, et les contre- jours
    Font apparaître un univers aigrelet.

    Le chou doit désormais, se méfier de tout
    Ne plus faire confiance à l'autre
    Garder précieusement ses atouts
    Afin que ce soit la chèvre qui se vautre.

    La chèvre, un jour par « inadvertance »,
    Mange un bout du chou, tranquillement, l'air de rien.
    Rien ne travaille sa vile conscience
    La chèvre s'engraisse et va bien.

    Mais, le chou est lourd à digérer.
    Les feuilles sur l'estomac vont lui peser
    Et le faire se retourner.
    La chèvre a intérêt à se méfier.

    Dominique Sagne

    Sylvie Erwan 

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  • Kit 5

    Kit 5
    A la Femme aimée

    Lorsque tu vins, à pas réfléchis, dans la brume,
    Le ciel mêlait aux ors le cristal et l’airain.
    Ton corps se devinait, ondoiement incertain,
    Plus souple que la vague et plus frais que l’écume.
    Le soir d’été semblait un rêve oriental
    De rose et de santal.

    Je tremblais. De longs lys religieux et blêmes
    Se mouraient dans tes mains, comme des cierges froids.
    Leurs parfums expirants s’échappaient de tes doigts
    En le souffle pâmé des angoisses suprêmes.
    De tes clairs vêtements s’exhalaient tour à tour
    L’agonie et l’amour.

    Je sentis frissonner sur mes lèvres muettes
    La douceur et l’effroi de ton premier baiser.
    Sous tes pas, j’entendis les lyres se briser
    En criant vers le ciel l’ennui fier des poètes
    Parmi des flots de sons languissamment décrus,
    Blonde, tu m’apparus.

    Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,
    D’infini, je voulus moduler largement
    Un hymne de magie et d’émerveillement.
    Mais la strophe monta bégayante et pénible,
    Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,
    Vers ta Divinité.

    Renée Vivien, Etudes et préludes

    Sylvie Erwan 

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  • Kit 4

    Kit 4


    La Passante

    Depuis des années, avec moi, tu joues
    Soufflant le chaud et le froid
    Et sans cesse, il faut que je déjoue
    Tes piéges posés tel des octrois.

    Tu me trompes une fois de plus
    Essayant de me cacher tes vérités
    Sous une mauvaise foi absolue
    Derrière laquelle tu t'es toujours abrité.

    Je ne peux plus croire en ta personne
    Tu m'as trop menti et délaissé
    Et je ne suis plus cette pauvre conne
    Qui souvent a encaissé
    Ton mal-être et tes bobos.
    Oreille attentive et compatissante,
    J'abandonne désormais le flambeau
    A ta nouvelle « passante ».

    Tu espères pouvoir encore me berner
    Mais de la dernière pluie
    Je ne suis pas née
    Et maintenant je me languis
    De m'éloigner de toutes tes perfidies
    De tes délires et tes colères
    De tes mensonges et comédies
    Et qu'enfin s'estompent mes galères.

    Dominique Sagne

    Sylvie Erwan 

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