• Kit 1

    Kit 1

    Bonjour à tous  
    C'est avec toute mon amitié
    que je viens vous souhaiter
    une bon week-end.
    une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Mille doux bisous du ❤️

    Kit 1


    Un village

    Des murs crépis, de pauvres toits,
    Un pont, un chemin de halage,
    Et le moulin qui fait sa croix
    De haut en bas, sur le village.

    Les appentis et les maisons
    S’échouent, ainsi que choses mortes.
    Le filet dort : et les poissons
    Sèchent, pendus au seuil des portes.

    Un chien sursaute en longs abois ;
    Des cris passent, lourds et funèbres ;
    Le menuisier coupe son bois,
    Presque à tâtons, dans les ténèbres.

    Tous les métiers à bruit discord
    Se sont lassés l’un après l’autre
    Derrière un mur, marmonne encor
    Un dernier bruit de patenôtres.

    Une pauvresse aux longues mains,
    Du bout de son bâton tâtonne
    De seuil en seuil, par les chemins ;
    Le soir se fait et c’est l’automne.

    Et puis viendra l’hiver osseux,
    Le maigre hiver expiatoire,
    Où les gens sont plus malchanceux
    Que les âmes en purgatoire.

    Emile Verhaeren, Toute la Flandre

    Sylvie Erwan 

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  • 19

    19

    Bonjour à tous   
    C'est avec toute mon amitié
    que je viens vous souhaiter
    une bon week-end.
    une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Mille doux bisous du♥

    19


    Nuit d’automne

    Mais des nuits d’automne
    Goûtons les douceurs ;
    Qu’aux aimables fleurs
    Succède Pomone.
    Le pâle couchant
    Brille encore à peine ;
    De Vénus, qu’il mène.
    L’astre va penchant ;
    La lune, emportée
    Vers d’autres climats,
    Ne montrera pas
    Sa face argentée.
    De ces peupliers,
    Au bord des sentiers,
    Les zéphyrs descendent,
    Dans les airs s’étendent,
    Effleurent les eaux,
    Et de ces ormeaux
    Raniment la sève :
    Comme une vapeur,
    La douce fraîcheur

    De ces bois s’élève.
    Sous ces arbres verts,
    Qu’un vent frais balance,
    J’entends en silence
    Leurs légers concerts :
    Mollement bercée,
    La voûte pressée
    En dôme orgueilleux
    Serre son ombrage,
    Et puis s’entr’ouvrant.
    Du ciel lentement
    Découvre l’image.
    Là, des nuits l’azur
    Dans un cristal pur
    Déroule ses voiles.
    Et le flot brillant
    Coule en sommeillant
    Sur un lit d’étoiles

    -Oh ! charme nouveau !
    Le son du pipeau
    Dans l’air se déploie,
    Et du fond des bois
    M’apporte à la fois
    L’amour et la joie.
    Près des ruisseaux clairs.
    Au chaume d’Adèle
    Le pasteur fidèle
    Module ses airs.
    Tantôt il soupire,
    Tantôt il désire ;
    Se tait : tour à tour
    Sa simple cadence
    Me peint son amour
    Et son innocence.
    Dans son lit heureux
    La pauvre attentive
    Écoute, pensive,
    Ces sons dangereux :
    Le drap qui la couvre
    Loin d’elle a roulé,

    Et son œil troublé
    Mollement s’entr’ouvre.
    Tout entière au bruit
    Qui pendant la nuit
    La charme et l’accuse,
    Adèle au vainqueur
    Son aveu refuse
    Et donne son cœur.

    François-René de Chateaubriand, Tableaux de la nature, 1784-1790
     

    Sylvie Erwan 

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