• PRINTEMPS 14

     PRINTEMPS 14

      Bonjour à toutes et tous .
    J'espère que vous allez bien ?
    Ici ,il fait super beau , ça fait du bien de voir le soleil .
    Faite bien attention à vous ,
    Passez un bon weekend .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du ♥

    PRINTEMPS 14

    En printemps …

    En printemps, quand le blond vitrier Ariel
    Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
    Quand aux carrefours noirs qu’éclairent les toilettes
    En monceaux odorants croulent les violettes
    Et le lilas tremblant, frileux encor d’hier,
    Toujours revient en moi le songe absurde et cher
    Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
    Vivaient dans les grands murs blancs des bibliothèques
    Rêveurs à la fenêtre où passaient des oiseaux…
    Dans des pays d’argent, de cygnes, de roseaux
    Dont les noms avaient des syllabes d’émeraude,
    Au bord des étangs verts où la sylphide rôde,
    Parmi les donjons noirs et les châteaux hantés,
    Déchiquetant des ciels d’eau-forte tourmentés,
    Traînaient limpidement les robes des légendes.

    Ossian ! Walter Scott ! Ineffables guirlandes
    De vierges en bandeaux s’inclinant de profil.
    Ô l’ovale si pur d’alors, et le pistil
    Du col où s’éploraient les anglaises bouclées !
    Ô manches à gigot ! Longues mains fuselées
    Faites pour arpéger le coeur de Raphaël,
    Avec des yeux à l’ange et l’air  » Exil du ciel  » ,
    Ô les brunes de flamme et les blondes de miel !

    Mil-huit-cent-vingt… parfum des lyres surannées ;
    Dans vos fauteuils d’Utrecht bonnes vieilles fanées,
    Bonnes vieilles voguant sur  » le lac  » étoilé,
    Ô âmes soeurs de Lamartine inconsolé.
    Tel aussi j’ai vécu les sanglots de vos harpes
    Et vos beaux chevaliers ceints de blanches écharpes
    Et vos pâles amants mourant d’un seul baiser.
    L’idéal était roi sur un grand coeur brisé.

    C’était le temps du patchouli, des janissaires,
    D’Elvire, et des turbans, et des hardis corsaires.
    Byron disparaissait, somptueux et fatal.
    Et le cor dans les bois sonnait sentimental.

    Ô mon beau coeur vibrant et pur comme un cristal.

    Albert Samain, Le chariot d’or

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    3 commentaires
  • PRINTEMPS 9

    PRINTEMPS 9

    Bonjour à tous
    C'est avec toute mon amitié
    que je viens vous souhaiter
    une bon weekend .
    une bonne semaine .
    Courage dans ces moments difficiles !
    Faite bien attention à vous!
    Prenez soin de vous .
    Mille doux bisous du ♥

    PRINTEMPS 9

     À Madame
    Madame, croyez-moi ; bien qu’une autre patrie
    Vous ait ravie à ceux qui vous ont tant chérie,
    Allez, consolez-vous, ne pleurez point ainsi ;
    Votre corps est là-bas, mais votre âme est ici :
    C’est la moindre moitié que l’exil nous a prise ;
    La tige s’est rompue au souffle de la brise ;
    Mais l’ouragan jaloux, qui ternit sa splendeur,
    Jeta la fleur au vent et nous laissa l’odeur.
    A moins, à moins pourtant que dans cette retraite
    Vous n’ayez apporté quelque peine secrète.
    Et que là, comme ici, quelque ennui voyageur
    Se cramponne à votre âme, inflexible et rongeur :
    Car bien souvent, un mot, un geste involontaire.
    Des maux que vous souffrez a trahi le mystère,
    Et j’ai vu sous ces pleurs et cet abattement
    La blessure d’un cœur qui saigne longuement.
    Vous avez épuisé tout ce que la nature
    A permis de bonheur à l’humble créature,
    Et votre pauvre cœur, lentement consumé,
    S’est fait vieux en un jour, pour avoir trop aimé :
    Vous seule, n’est-ce pas, vous êtes demeurée
    Fidèle à cet amour que deux avaient juré.
    Et seule, jusqu’au bout, avez pieusement
    Accompli votre part de ce double serment.
    Consolez-vous encor ; car vous avez. Madame,
    Achevé saintement votre rôle de femme ;
    Vous avez ici-bas rempli la mission
    Faite à l’être créé par la création.
    Aimer, et puis souffrir, voilà toute la vie :
    Dieu vous donna longtemps des jours dignes d’envie
    Aujourd’hui, c’est la loi. vous payez chèrement
    Par des larmes sans fin ce bonheur d’un moment.
    Certes, tant de chagrins, et tant de nuits passées
    A couver tristement de lugubres pensées.
    Tant et de si longs pleurs n’ont pas si bien éteint
    Les éclairs de vos yeux et pâli votre teint.
    Que mainte ambition ne se fût contentée,
    Madame, de la part qui vous en est restée.
    Et que plus d’un encor n’y laissât sa raison.
    Ainsi qu’aux églantiers l’agneau fait sa toison.
    Mais votre âme est plus haute, et ne s’arrange guère
    Des consolations d’un bonheur si vulgaire ;
    Madame, ce n’est point un vase où, tour à tour,
    Chacun puisse étancher la soif de son amour ;
    Mais Dieu la fit semblable à la coupe choisie,
    Dans les plus purs cristaux des rochers de l’Asie,
    Où l’on verse au sultan le Chypre et le Xérès,
    Qui ne sert qu’une fois, et qui se brise après.
    Gardez-la donc toujours cette triste pensée
    D’un amour méconnu et d’une âme froissée :
    Que le prêtre debout, sur l’autel aboli,
    Reste fidèle au Dieu dont il était rempli ;
    Que le temple désert, aux vitraux de l’enceinte
    Garde un dernier rayon de l’auréole sainte.
    Et que l’encensoir d’or ne cesse d’exhaler
    Le parfum d’un encens qui cessa de brûler !
    Il n’est si triste nuit qu’au crêpe de son voile
    Dieu ne fasse parfois luire une blanche étoile,
    Et le ciel mit au fond des amours malheureux
    Certains bonheurs cachés qu’il a gardés pour eux.
    Supportez donc vos maux, car plus d’un les envie ;
    Car, moi qui parle, au prix du repos de ma vie.
    Au prix de tout mon sang. Madame, je voudrais
    Les éprouver un jour, quitte à mourir après.

    Félix Arvers, Mes heures perdues, 1833

     

    Partager via Gmail Yahoo! Pin It

    3 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique