Pour que le monde reste sur ses gardes , par ces temps troublés ! Pour ne plus connaitre cette chose horrible qu'est la guerre . Merci à tous ces hommes venues délivrer le monde .
Je vous écris, chère Maman et cher papa En ce 6 juin 44, du fond d'une barge qui fonce à pleine vitesse vers OMAHA Dont nos apercevons, au loin, la plage . Je suis là, avec mes camarades, Sur les vagues d'une mer en colère, Beaucoup d'entre nous sont malades Et d'autres récitent une prière. Les obus tombent déjà autour de nous, Avec nos casques nous devons écoper Nous savons tous que pour beaucoup, Ce jour naissant sera le dernier Je ne sais pas de quoi va être fait ce jour Mais l'atmosphère n'est pas de bonne augure, La mort brutale rôde tout autour Et nous n'espérons rien de bon pour le futur. Nous sommes tenaillés par les crampes, Le froid, l'eau, l'immobilité et la peur Nous redoutons l'instant où s'abaissera la rampe Car il pourrais bien être celui de notre dernière heure. Comment vais-je me comporter ? Serais-je un lâche ou un héros ? Je me permets en ce moment d'en douter Et cette seule pensée me glace les os. Si, en ce jour funeste, je dois tomber, Sur ce sable pour ne pas me relever, Faites ensorte que nous ne soyons pas oubliés Car nous luttons pour la Liberté Si, pour moi, tel est le destin, Ne pleurez pas si par un beau matin On vous apporte un drapeau américain C'est que sur moi, DIEU aura étendu sa main. En attendant cher père, chère mère Recevez de votre fils bien-aimé Qui part en ce moment vers l'enfer, Ses plus tendres et affectueux baisers. Hubert Denys
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