• Deux vers d’Alcée

    Deux vers d’Alcée
    « Je veux dire quelque chose
    mais la honte me retient »
    (Alcée,éd. Bergk)

    Quel était ton désir et ta crainte secrète ?
    Quoi ! le vœu de ton cœur, ta Muse trop discrète
    Rougit-elle de l’exprimer ?
    Alcée, on reconnaît l’amour à ce langage.
    Sapho feint vainement que ton discours l’outrage,
    Sapho sait que tu vas l’aimer.

    Tu l’entendais, tu la voyais sourire,
    La fille de Lesbos, Sapho qui sur sa lyre
    Répandit sa grâce et ses feux.
    Sa voix te trouble, Alcée, et son regard s’enflamme ;
    Tandis que ses accents pénétraient dans ton âme,
    Sa beauté ravissait tes yeux.

    Que devint ton amour ? L’heure qui le vit naître
    L’a-t-elle vu mourir ? Vénus ailleurs peut-être
    Emporta tes vœux fugitifs.
    Mais le parfum du cœur jamais ne s’évapore ;
    Même après deux mille ans je le respire encore
    Dans deux vers émus et craintifs.

    Louise Ackermann, Premières Poésies, 1871

     

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