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À LA FÊTE DES IGNAMES
À LA FÊTE DES IGNAMES
S'il existe ailleurs
Un autre monde
Ancêtres qui m'écoutez
Invisibles
Prenez-en compte
Ma peine
Ma peine profonde :
Mes fils, partis à la dérive,
Connaissent milles misères quotidiennes.
Leurs cris angoissés de par les mers
Me parviennent
M'arrchent le cœur
M'étourdissent.
Protègez-les désormais.
Dites-leur que je les attends
Avec tous les souvenirs
Autour de ce nvoufou d'igname
Auquel je vous supplie de goûter en premiers.
Dites-leur qu'aucun voyage n'est infructueux
Que leur mère les espère
– L'eau lustrale à la main –
Pour combler l'absence.
Ce vin de palme que je verse
Ce nvoufou que je répands
Sont des produits du patrimoine que vous m'avez légué,
Acceptez-les.
À l'écoute de votre message sur l'aile de l'oiseau voyageur,
Dès aujourd'hui je demeure.
Jean-Baptiste Tiémélé
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