• A Paris, en été, les soirs sont étouffants…
    François Coppée

    A Paris, en été, les soirs sont étouffants.
    Et moi, noir promeneur qu’évitent les enfants,
    Qui fuis la joie et fais, en flânant, bien des lieues,
    Je m’en vais, ces jours-là, vers les tristes banlieues.
    Je prends quelque ruelle où pousse le gazon
    Et dont un mur tournant est le seul horizon.
    Je me plais dans ces lieux déserts où le pied sonne,
    Où je suis presque sûr de ne croiser personne.

    Au-dessus des enclos les tilleuls sentent bon ;
    Et sur le plâtre frais sont écrits au charbon
    Les noms entrelacés de Victoire et d’Eugène,
    Populaire et naïf monument, que ne gêne
    Pas du tout le croquis odieux qu’à côté
    A tracé gauchement, d’un fusain effronté,
    En passant après eux, la débauche impubère.

    Et, quand s’allume au loin le premier réverbère,
    Je gagne la grand’ rue, où je puis encor voir
    Des boutiquiers prenant le frais sur le trottoir,
    Tandis que, pour montrer un peu ses formes grasses,
    Avec son prétendu leur fille joue aux grâces.

    François Coppée, Promenades et Intérieurs

     

     

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  • Avec toute mon amitié , je vous souhaite
    un bon weekend .
    Allé prenez soin de vous et
    mille doux bisous du <3


    A Paris, en été, les soirs sont étouffants…
    François Coppée

    A Paris, en été, les soirs sont étouffants.
    Et moi, noir promeneur qu’évitent les enfants,
    Qui fuis la joie et fais, en flânant, bien des lieues,
    Je m’en vais, ces jours-là, vers les tristes banlieues.
    Je prends quelque ruelle où pousse le gazon
    Et dont un mur tournant est le seul horizon.
    Je me plais dans ces lieux déserts où le pied sonne,
    Où je suis presque sûr de ne croiser personne.

    Au-dessus des enclos les tilleuls sentent bon ;
    Et sur le plâtre frais sont écrits au charbon
    Les noms entrelacés de Victoire et d’Eugène,
    Populaire et naïf monument, que ne gêne
    Pas du tout le croquis odieux qu’à côté
    A tracé gauchement, d’un fusain effronté,
    En passant après eux, la débauche impubère.

    Et, quand s’allume au loin le premier réverbère,
    Je gagne la grand’ rue, où je puis encor voir
    Des boutiquiers prenant le frais sur le trottoir,
    Tandis que, pour montrer un peu ses formes grasses,
    Avec son prétendu leur fille joue aux grâces.

    François Coppée, Promenades et Intérieurs

     

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  • PRINTEMPS 15

    PRINTEMPS 15


    Dans le jardin

    La jeune dame qui marche sur la pelouse
    Devant l’été paré de pommes et d’appas,
    Quand des heures Midi comblé jette les douze,
    Dans cette plénitude arrêtant ses beaux pas,

    A dit un jour, tragique abandonnée – épouse –
    A la Mort séduisant son Poète : « Trépas !
    Tu mens. Ô vain climat nul ! je me sais jalouse
    Du faux Éden que, triste, il n’habitera pas. »

    Voilà pourquoi les fleurs profondes de la terre
    L’aiment avec silence et savoir et mystère,
    Tandis que dans leur coeur songe le pur pollen :

    Et lui, lorsque la brise, ivre de ces délices,
    Suspend encore un nom qui ravit les calices,
    A voix faible, parfois, appelle bas : Ellen !

    Stéphane Mallarmé

     

     

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  • PRINTEMPS 15

    PRINTEMPS 15


     

    Avec toute mon amitié , je vous souhaite
    un bon weekend .
    Allé prenez soin de vous et
    mille doux bisous du ♥

    PRINTEMPS 15


    Dans le jardin

    La jeune dame qui marche sur la pelouse
    Devant l’été paré de pommes et d’appas,
    Quand des heures Midi comblé jette les douze,
    Dans cette plénitude arrêtant ses beaux pas,

    A dit un jour, tragique abandonnée – épouse –
    A la Mort séduisant son Poète : « Trépas !
    Tu mens. Ô vain climat nul ! je me sais jalouse
    Du faux Éden que, triste, il n’habitera pas. »

    Voilà pourquoi les fleurs profondes de la terre
    L’aiment avec silence et savoir et mystère,
    Tandis que dans leur coeur songe le pur pollen :

    Et lui, lorsque la brise, ivre de ces délices,
    Suspend encore un nom qui ravit les calices,
    A voix faible, parfois, appelle bas : Ellen !

    Stéphane Mallarmé

     

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    Voici l'histoire de notre jour de fête nationale. Alors ? Pourquoi le 14 juillet ?

    C'est le 21 mai 1880 que Benjamin Raspail, député, dépose une proposition de loi selon laquelle "la République adopte

    comme jour de fête nationale annuelle le 14 juillet".
    L'Assemblée vote le texte puis le Sénat l'approuve.
    La loi est promulguée le 6 juillet 1880 :
    Article unique. "La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle"
    Au cours des débats qui ont précédé ce vote, le choix de cette date a été discuté, voire contesté.
    Pour certains il n'était pas souhaitable que la fête nationale commémore un épisode sanglant de l'histoire du peuple

    français. Or le 14 juillet 1789, c'est bien une émeute et une attaque à main armée qui a eu lieu d'abord aux Invalides,

    pour se procurer des armes, puis à la Bastille pour trouver de la poudre.
    L'argument principal qui a fait malgré tout retenir cette date est qu'après ce premier 14 juillet, de 1789, il y a eu un

    second 14 juillet, l'année d'après, au cours duquel on a commémoré pacifiquement cette révolution.
    Si symboliquement c'est bien la prise de la Bastille qu'on fête aujourd'hui le 14 juillet, n'oublions pas que cette date

    rappelle aussi la première grande fête du 14 juillet 1790, la fête de la Fédération à laquelle tout le pays, et non pas

    seulement le peuple parisien, s'est associée.
    "Cette seconde journée du 14 juillet, qui n'a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande

    Fédération, nous espérons qu'aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer,

    comme le symbole de l'union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la

    liberté et l'égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l'histoire de France, et peut-être de toute l'histoire. C'est en

    ce jour qu'a été enfin accomplie l'unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands

    hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire" -

    juin 1880 - Henri Martin, sénateur
    Pour les première manifestations officielles de cette journée de fête nationale, le Champ de Mars de 1790 est

    abandonné au profit de l'hippodrome de Longchamp où se déroule le défilé militaire qui marque la réconciliation de la

    République avec l'armée.
    Ce n'est que le 14 juillet 1915 que pour la première fois, les troupes défileront sur les Champs Elysées.

     

     

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