• Daphné

    ETE 17

     

    ETE 17


    Daphné

    À Éva Callimaki-Catargi

    Lorsque le dieu du jour, plein d’amoureuse audace,
    Dédaignant tout à coup l’Olympe et ses plaisirs,
    Sans char, la lyre en main, s’élançait sur la trace
    De la nymphe de ses désirs,

    Celle-ci, jusqu’au bout insensible et rétive,
    Le laissa s’égarer en des sentiers ingrats ;
    Puis, quand il la saisit, la jeune fugitive
    Se change en laurier dans ses bras.

    Un sort pareil attend ici-bas le génie :
    En l’Idéal qui fuit l’artiste a mis sa foi.
    Heureux qui voit de loin, dans l’arène infinie,
    Courir son rêve devant soi !

    Car il faut, d’un élan qu’aucun refus n’arrête,
    Poursuivre aussi Daphné, quand ce serait en vain,
    Pour sentir à son tour s’agiter sur sa tête
    Les rameaux du laurier divin.

    Louise Ackermann, Premières Poésies, 1871

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