• KIT PRINTEMPS 7

     

    KIT PRINTEMPS 7


    Prière au printemps

    René-François Sully PrudhommeToi qui fleuris ce que tu touches,
    Qui, dans les bois, aux vieilles souches
    Rends la vigueur,
    Le sourire à toutes les bouches,
    La vie au coeur ;

    Qui changes la boue en prairies,
    Sèmes d’or et de pierreries
    Tous les haillons,
    Et jusqu’au seuil des boucheries
    Mets des rayons !

    Ô printemps, alors que tout aime,
    Que s’embellit la tombe même,
    Verte au dehors,
    Fais naître un renouveau suprême
    Au coeur des morts !

    Qu’ils ne soient pas les seuls au monde
    Pour qui tu restes inféconde,
    Saison d’amour !
    Mais fais germer dans leur poussière
    L’espoir divin de la lumière
    Et du retour !

    René-François Sully Prudhomme, Les solitudes


     

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  • KIT PRINTEMPS 6

     

    KIT PRINTEMPS 6


    Primevère de printemps

    Veillés par une primevère solitaire
    nous nous sommes retrouvés à la lisière du monde.
    Les pétales nous regardaient surpris
    la terre encore blanche de neige
    les rayons du soleil embrumés.
    L’hiver est parti, tu l’as senti.
    Nous avons osé le désir éphémère
    ensemble
    nous nous sommes laissés éblouir.
    La chaleur de tes mains m’a caressée sans me toucher
    pétale primitif
    Ton regard m’a modelée
    neige de printemps
    Ton souffle a enluminé mon âme
    rayon de certitudes
    Tes mots ont su, pour un instant, orner notre futur
    Eternellement embrumé.

    Sybille Rembard, Beauté Fractionnée, 2002

     
     

     

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  • KIT PRINTEMPS 5

     


    KIT PRINTEMPS 5

    Parfum exotique

     

    Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne,

    Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,

    Je vois se dérouler des rivages heureux

    Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;

     

    Une île paresseuse où la nature donne

    Des arbres singuliers et des fruits savoureux ;

    Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,

    Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.

     

    Guidé par ton odeur vers de charmants climats,

    Je vois un port rempli de voiles et de mâts

    Encor tout fatigués par la vague marine,

     

    Pendant que le parfum des verts tamariniers,

    Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,

    Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.

     

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

     

      

     

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