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    Éclat

    Reine Terre, votre corps opulent
    se renverse dans l’horizon.
    Votre robe aux couleurs de soleil levant
    s’étale à perte de vue.

    Par-ci et par là,
    sculptures perpendiculaires ;
    cordes à grimper, lignes,
    courbes et pentes
    dansent à l’arrivée du vent de l’est.

    C’est ce moment du printemps,
    Anémone des bois
    invite toutes ses amies sauvages :
    Primevère, Célandine et Violette
    à se baigner dans la rosée.

    Il semble que pour la conférence des oiseaux,
    c’est ce chant de Merle angélique,
    comme si vous n’aviez jamais
    entendu son cœur joyeux.
    Il cherche comme un philosophe
    une histoire parfaite.

    Printemps, sa muse,
    sur le flot vert des forêts,
    sème l’enchantement
    partout sur la terre.
    Nous sommes joyeux,
    Unis par cette fête royale chaque année.

    Chloe Douglas, 2010

     

     

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    Aux Hirondelles

    De l’aile effleurant mon visage,
    Volez, doux oiseaux de passage,
    Volez sans peur tout près de moi !
    Avec amour je vous salue ;
    Descendez du haut de la nue,
    Volez, et n’ayez nul effroi !

    Des mois d’or aux heures légères,
    Venez, rapides messagères,
    Venez, mes sœurs, je vous attends !
    Comme vous je hais la froidure,
    Comme vous j’aime la verdure,
    Comme vous j’aime le printemps !

    Vous qui des pays de l’aurore
    Nous arrivez tièdes encore,
    Dites, les froids vont donc finir !
    Ah ! contez-nous de jeunes choses,
    Parlez-nous de nids et de roses,
    Parlez-nous d’un doux avenir !

    Parlez-moi de soleil et d’ondes,
    D’épis flottants, de plaines blondes,
    De jours dorés, d’horizons verts ;
    De la terre enfin réveillée,
    Qui se mourait froide et mouillée
    Sous le dais brumeux des hivers.

    L’hiver, c’est le deuil de la terre !
    Les arbres n’ont plus leur mystère ;
    Oiseaux et bardes sont sans toits ;
    Une bise à l’aile glacée
    A nos fronts tarit la pensée,
    Tarit la sève au front des bois.

    Le ciel est gris, l’eau sans murmure,
    Et tout se meurt ; sur la nature
    S’étend le linceul des frimas.
    Heureux, alors, sur d’autres plages,
    Ceux qui vont chercher les feuillages
    Et les beaux jours des beaux climats !

    O très heureuses hirondelles !
    Si comme vous j’avais des ailes,
    J’irais me baigner d’air vermeil ;
    Et, loin de moi laissant les ombres,
    Je fuirais toujours les cieux sombres
    Pour toujours suivre le soleil !
    Saint-Nazaire, avril 1840
    Auguste Lacaussade, Poèmes et Paysages, 1897

     

     

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    A ce Printemps perdu

    où nous nous sommes aimés
    au bord de la rivière
    un jour du mois de Mai

    A ce Printemps perdu
    où l’on sent le bonheur
    quitter cette espérance
    qu’on laisse et ne voit plus

    A ce Printemps perdu
    et à la renaissance
    d’une passion si belle
    Vie qui n’existe plus

    A ce Printemps perdu
    et aux charmants oiseaux
    et à ces chants d’idylles
    belles, mises à nu

    A ce Printemps perdu
    Comme un beau violon
    aux cordes abimées
    Qu’on n’entendra plus jamais

    A ce Printemps perdu
    et à ces vieilles pierres
    un jour au coeur des vignes
    qui ne seront plus là

    Elodie Santos, 2008

     

     

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