• Poésies Printemps

    Je vous offre mes créations mais je vous demande de bien vouloir respecter mon travail en ne les modifiant pas et en y laissant ma signature. Je vous souhaite une bonne visite et au plaisir de vous lire

    Tubes Hommes création

  • Kit 18

    Kit 18


    Le printemps

    Te voilà, rire du Printemps !
    Les thyrses des lilas fleurissent.
    Les amantes qui te chérissent
    Délivrent leurs cheveux flottants.

    Sous les rayons d’or éclatants
    Les anciens lierres se flétrissent.
    Te voilà, rire du Printemps !
    Les thyrses de lilas fleurissent.

    Couchons-nous au bord des étangs,
    Que nos maux amers se guérissent !
    Mille espoirs fabuleux nourrissent
    Nos coeurs gonflés et palpitants.
    Te voilà, rire du Printemps !

    Théodore de Banville

    Sylvie Erwan 

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  • Kit 3

    Kit 3


    Les parfums

    Mon coeur est un palais plein de parfums flottants
    Qui s’endorment parfois aux plis de ma mémoire,
    Et le brusque réveil de leurs bouquets latents
    – Sachets glissés au coin de la profonde armoire –
    Soulève le linceul de mes plaisirs défunts
    Et délie en pleurant leurs tristes bandelettes…
    Puissance exquise, dieux évocateurs, parfums,
    Laissez fumer vers moi vos riches cassolettes !
    Parfum des fleurs d’avril, senteur des fenaisons,
    Odeur du premier feu dans les chambres humides,
    Arômes épandus dans les vieilles maisons
    Et pâmés au velours des tentures rigides ;
    Apaisante saveur qui s’échappe du four,
    Parfum qui s’alanguit aux sombres reliures,
    Souvenir effacé de notre jeune amour
    Qui s’éveille et soupire au goût des chevelures ;
    Fumet du vin qui pousse au blasphème brutal,
    Douceur du grain d’encens qui fait qu’on s’humilie,
    Arome jubilant de l’azur matinal,
    Parfums exaspérés de la terre amollie ;
    Souffle des mers chargés de varech et de sel,
    Tiède enveloppement de la grange bondée,
    Torpeur claustrale éparse aux pages du missel,
    Acre ferment du sol qui fume après l’ondée ;
    Odeur des bois à l’aube et des chauds espaliers,
    Enivrante fraîcheur qui coule des lessives,
    Baumes vivifiants aux parfums familiers,
    Vapeur du thé qui chante en montant aux solives !
    – J’ai dans mon coeur un parc où s’égarent mes maux,
    Des vases transparents où le lilas se fane,
    Un scapulaire où dort le buis des saints rameaux,
    Des flacons de poison et d’essence profane.
    Des fruits trop tôt cueillis mûrissent lentement
    En un coin retiré sur des nattes de paille,
    Et l’arome subtil de leur avortement
    Se dégage au travers d’une invisible entaille…
    – Et mon fixe regard qui veille dans la nuit
    Sait un caveau secret que la myrrhe parfume,
    Où mon passé plaintif, pâlissant et réduit,
    Est un amas de cendre encor chaude qui fume.
    – Je vais buvant l’haleine et les fluidités
    Des odorants frissons que le vent éparpille,
    Et j’ai fait de mon coeur, aux pieds des voluptés,
    Un vase d’Orient où brûle une pastille.

    Anna de Noailles, Le coeur innombrable

    Sylvie Erwan 

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  • CARNAVAL 3 2022

    CARNAVAL 3


    Premier soleil

    Italie, Italie, ô terre où toutes choses
    Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
    Paradis où l’on trouve avec des lauriers-roses
    Des sorbets à la neige et des ballets divins !

    Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
    Voici qu’on pense à toi, car voici venir mai,
    Et nous ne verrons plus les redingotes longues
    Où tout parfait dandy se tenait enfermé.

    Sourire du printemps, je t’offre en holocauste
    Les manchons, les albums et le pesant castor.
    Hurrah ! gais postillons, que les chaises de poste
    Volent, en agitant une poussière d’or !

    Les lilas vont fleurir, et Ninon me querelle,
    Et ce matin j’ai vu mademoiselle Ozy
    Près des Panoramas déployer son ombrelle :
    C’est que le triste hiver est bien mort, songez-y !

    Voici dans le gazon les corolles ouvertes,
    Le parfum de la sève embaumera les soirs,
    Et devant les cafés, des rangs de tables vertes
    Ont par enchantement poussé sur les trottoirs.

    Adieu donc, nuits en flamme où le bal s’extasie !
    Adieu, concerts, scotishs, glaces à l’ananas ;
    Fleurissez maintenant, fleurs de la fantaisie,
    Sur la toile imprimée et sur le jaconas !

    Et vous, pour qui naîtra la saison des pervenches,
    Rendez à ces zéphyrs que voilà revenus,
    Les légers mantelets avec les robes blanches,
    Et dans un mois d’ici vous sortirez bras nus !

    Bientôt, sous les forêts qu’argentera la lune,
    S’envolera gaîment la nouvelle chanson ;
    Nous y verrons courir la rousse avec la brune,
    Et Musette et Nichette avec Mimi Pinson !

    Bientôt tu t’enfuiras, ange Mélancolie,
    Et dans le Bas-Meudon les bosquets seront verts.
    Débouchez de ce vin que j’aime à la folie,
    Et donnez-moi Ronsard, je veux lire des vers.

    Par ces premiers beaux jours la campagne est en fête
    Ainsi qu’une épousée, et Paris est charmant.
    Chantez, petits oiseaux du ciel, et toi, poëte,
    Parle ! nous t’écoutons avec ravissement.

    C’est le temps où l’on mène une jeune maîtresse
    Cueillir la violette avec ses petits doigts,
    Et toute créature a le coeur plein d’ivresse,
    Excepté les pervers et les marchands de bois !

    Théodore de Banville (1823-1891) 

    Sylvie Erwan 

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