• ETE 10


    ETE 10


    Été

    Un ciel insignifiant, sans forme ni couleur,
    S’étale chaudement sur les toits de la ville ;
    Je sens se dégager de ses vapeurs fébriles
    Un charme artificiel et des rêves trompeurs.

    J’étouffe sous le poids des tourments de l’été,
    Je m’ennuie au milieu de la foule bruyante,
    Je maudis le soleil, la lumière aveuglante,
    L’agitation, le monde et les festivités.

    Je ne supporte plus ce jour de canicule
    Et tandis que s’amorce un banal crépuscule
    Mélancoliquement je pense et je revois

    Le sentier sinueux qui, à travers les ronces,
    S’aventure se perd et doucement s’enfonce
    Dans la pénombre humide et fraîche des sous-bois.

    Isabelle Callis-Sabot

     

     

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    Chaleur estivale

    Sur la plage le parasol fermé pointe au firmament
    Ma langue savoure les grains de sel sur mes lèvres moites
    Mes pieds s’enfoncent dans le sable chaud
    Le sommeil me guette
    Le rêve m’attend
    Le soleil grandit l’éternité de mes pensées.
    Je répète jusqu’à l’hallucination les vers que tu as écrits pour moi,
    une nuit à côté des étoiles.
    Sous l’astre de l’été
    je revis notre amour : colonne ivre du temple de l’éternité
    Les saisons se succèdent
    Et moi
    je crois encore aux feux d’artifices.

    Sybille Rembard


     

     

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  • Bonne pensée du matin

    A quatre heures du matin, l’été,
    Le sommeil d’amour dure encore.
    Sous les bosquets l’aube évapore
    L’odeur du soir fêté.

    Mais là-bas dans l’immense chantier
    Vers le soleil des Hespérides,
    En bras de chemise, les charpentiers
    Déjà s’agitent.

    Dans leur désert de mousse, tranquilles,
    Ils préparent les lambris précieux
    Où la richesse de la ville
    Rira sous de faux cieux.

    Ah ! pour ces Ouvriers charmants
    Sujets d’un roi de Babylone,
    Vénus ! laisse un peu les Amants,
    Dont l’âme est en couronne.

    Ô Reine des Bergers !
    Porte aux travailleurs l’eau-de-vie,
    Pour que leurs forces soient en paix
    En attendant le bain dans la mer, à midi.

    Arthur Rimbaud


     

     

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