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Par sylvie erwan le 6 Juin 2020 à 07:40
A l’enfant inconnu
Il faudrait fleurir une tombe,
A l‘enfant inconnu ;
Y déposer les fleurs du mal, du bien
De l’amour et du désamour ;
Les roses rouges de la passion,
Les roses d’hiver qui fleurissent dans la glace et la frustration.
Il faudrait honorer
L’enfant inconnu
Qui ne naît pas
Qui advient à peine
Qui est pétrit du possible et de l’impossible.
Il faudrait chanter,
Pour l’enfant inconnu,
Un chant léger, celui de l’imprévu,
Un chant lourd et grave,
Celui du désamour qui entrave.
Il faudrait s’attarder
Sur sa tombe
Se souvenir
Du désir
Qui l’ont fait venir,
Et du pourquoi
Et du comment
Qui l’ont tué.
Regarder l’emprise de la vie sur elle-même,
Sentir sa puissance,
Gouter au bien, aussi, au paisible et au sens,
Du choix fait et assumé.
Il faudrait se souvenir,
Du vieux couple qui n’a pas voulu,
De l’amant et de la maitresse
Qui n’ont pas pu ;
Du corps de la femme
Où ça ne s’accrochait pas ;
De l’hésitant et de l’indécise
Qui ne savaient pas ;
De l’enfant de prostitué
Et il ne valait mieux pas ;
Il faudrait se souvenir de ces enfants
Sans nom, sans devenir.
Il faudrait regarder sans se mentir,
L’armée des enfants inconnus
Comme une masse fantôme
Qui nous hante et nous parle,
Nous menace de sa bouche muette,
Effacée, informe.
Il faudrait la regarder en face,
Et entendre,
Ses pas lents,
Sortir
Du cœur de notre vallée noire,
Où le désir et le refus copulent,
Où le désespoir étrangle l’espoir,
Où vouloir et renoncer s’embrassent.
Qu’est-t-il sorti de cet antre ?
Peut-on le nommer ?
Je donnerai,
A l’enfant inconnu,
Une parure pour son anonymat
Des fleurs terrifiantes d’éclat
Un hymne dissonant et cru,
Un mausolée de terre nue,
Profonde, au parfum fertile.
La vie a tracé son chemin subtil, en lui,
A magnifié le chaos de la vallée noire,
Puis est retombé dans l’indicible puits,
Où se décomposent les évidences, par-delà le miroir.
Maëlle Ranoux, 2019
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Par sylvie erwan le 8 Mai 2020 à 07:55
8 Mai 1945
Ô Armistice, as-tu tourné la page ?
Effaceras-tu de ce paysage,
Désolation, corps, boue, sang et orage ?
Car l'esprit a subi tant de dommages.
En ton nom, Guerre, des hommes tombèrent,
Des millions de corps communs s'affrontèrent.
Tu es devenu notre quotidien
Et maintenant, on doit croire à ta fin ?!
Aujourd'hui, Guerre, tu es le défunt
Car s'est retourné contr' toi, le destin.
Gardons l'espoir d'un avenir sans Guerre
Et que tes cendres ne renaissent guère.
Ô Armistice, as-tu tourné la page ?
Effaceras-tu de ce paysage,
Douleur, colère, peur, larmes et rage ?
Offriras-tu bonheur, souffle et courage ?
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Par sylvie erwan le 18 Avril 2020 à 07:55
Vivre
Est-ce qu’il ne vaut mieux pas
sentir l’odeur des blés
plutôt que de rêver
aux pierres et aux tourmentsEst-ce qu’il ne vaut mieux pas
revenir à l’Aurore
dès qu’on dessine sa route
dans l’infiniment purEst-ce qu’il ne vaut mieux pas
chevaucher une tempête
à chaque fois qu’un Autre
perd sa foi en l’AzurEst-ce qu’il ne vaut mieux pas
revivre chaque instant
lorsqu’on perd une flamme
qui ne brillera plusEst-ce qu’il ne vaut mieux pas
vivre pour une danse
lorsque la rose éclos
et que nul autre adoreEst-ce qu’il ne vaut mieux pas ?
Est-ce qu’il ne vaut mieux pas ?
Winston Perez, 2017
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