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Par sylvie erwan le 2 Novembre 2019 à 07:25
Premier automne
Châtaignes rabotées de lumière
et de silence aussi,
comme des coquillages
blessés sur le sable,elles recueillent la sueur du jour
qui exsude bleue,
la suie de la nuit
quand vient le soir,le sang de l’aube
lorsque le soleil rouge
suinte du ciel
et de ses frondaisons,lorsque les arbres
trempés de pourpre
liassent tomber
leurs derniers oripeaux :ces feuilles mortes séchées,
ces grimoires improvisés
où j’inscris mes souvenirs d’été,
mes rêves et mes joies
rabotées de mes peines
dans la pénombre de mes pas.Alix Lerman Enriquez
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Par sylvie erwan le 26 Octobre 2019 à 07:35
Rayons d’octobre (IV)
Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine,
Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin :
L’oeil ne découvre plus les pourpres de la plaine
Ni les flocons moelleux du nuage argentin.Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives
S’éteignent tristement dans les cieux assombris.
La campagne a voilé ses riches perspectives.
L’orme glacé frissonne et pleure ses débris.Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
Murmure éolien du feuillage agité.
Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.Le jour meurt, l’eau s’éplore et la terre agonise.
Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant
Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise
Avec le sifflement monotone du vent.Nérée Beauchemin, Les floraisons matutinales
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Par sylvie erwan le 19 Octobre 2019 à 07:35
Roses d’automne
Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.Nérée Beauchemin
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