• KIT AUTOMNE 15

    KIT AUTOMNE 15

    Premier automne

    Châtaignes rabotées de lumière
    et de silence aussi,
    comme des coquillages
    blessés sur le sable,

    elles recueillent la sueur du jour
    qui exsude bleue,
    la suie de la nuit
    quand vient le soir,

    le sang de l’aube
    lorsque le soleil rouge
    suinte du ciel
    et de ses frondaisons,

    lorsque les arbres
    trempés de pourpre
    liassent tomber
    leurs derniers oripeaux :

    ces feuilles mortes séchées,
    ces grimoires improvisés
    où j’inscris mes souvenirs d’été,
    mes rêves et mes joies
    rabotées de mes peines
    dans la pénombre de mes pas.

    Alix Lerman Enriquez


     

     

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  • KIT AUTOMNE 14


    KIT AUTOMNE 14

    Rayons d’octobre (IV)

    Maintenant, plus d’azur clair, plus de tiède haleine,
    Plus de concerts dans l’arbre aux lueurs du matin :
    L’oeil ne découvre plus les pourpres de la plaine
    Ni les flocons moelleux du nuage argentin.

    Les rayons ont pâli, leurs clartés fugitives
    S’éteignent tristement dans les cieux assombris.
    La campagne a voilé ses riches perspectives.
    L’orme glacé frissonne et pleure ses débris.

    Adieu soupirs des bois, mélodieuses brises,
    Murmure éolien du feuillage agité.
    Adieu dernières fleurs que le givre a surprises,
    Lambeaux épars du voile étoilé de l’été.

    Le jour meurt, l’eau s’éplore et la terre agonise.
    Les oiseaux partent. Seul, le roitelet, bravant
    Froidure et neige, reste, et son cri s’harmonise
    Avec le sifflement monotone du vent.

    Nérée Beauchemin, Les floraisons matutinales


     

     

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  • KIT AUTOMNE 13

     

    KIT AUTOMNE 13

    Roses d’automne

    Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
    Comme par un prodige inouï du soleil,
    Avec plus de langueur et plus de charme encore,
    Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.

    Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
    Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
    Mais voici que, soudain, les touffes printanières
    Embaument les matins de l’arrière-saison.

    Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
    De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
    Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
    Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.

    En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
    C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
    Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
    Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.

    Tardives floraisons du jardin qui décline,
    Vous avez la douceur exquise et le parfum
    Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
    De l’illusion morte et du bonheur défunt.

    Nérée Beauchemin

     

     

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