-
Par sylvie erwan le 16 Septembre 2017 à 08:15
Automne
Vois ce fruit, chaque jour plus tiède et plus vermeil,
Se gonfler doucement aux regards du soleil !
Sa sève, à chaque instant plus riche et plus féconde,
L’emplit, on le dirait, de volupté profonde.Sous les feux d’un soleil invisible et puissant,
Notre coeur est semblable à ce fruit mûrissant.
De sucs plus abondants chaque jour il enivre,
Et, maintenant mûri, il est heureux de vivre.L’automne vient : le fruit se vide et va tomber,
Mais sa gaine est vivante et demande à germer.
L’âge arrive, le coeur se referme en silence,
Mais, pour l’été promis, il garde sa semence.Ondine Valmore
8 commentaires -
Par sylvie erwan le 26 Novembre 2016 à 08:00
Rumeur urbaine
Soudain… Le brouillard
les passants sont alors hagards.
Sur la route bitumée
ornée de peupliers
on devine à peine le passage
le sentier devient moins sûre
un air d’automne dans les marrons mûrsLe trafic de la ville s’intensifie au loin
obligations, ruminations,
la ville s’affole,
le temps s’emballe
et la fraîcheur augurante de l’hiver blanc
ne perturbe pas les pas des passants
trépignent dans les klaxons
s’engouffrent dans les stations
en mouvement dans les rituels
illusoirement éternelsAlors mieux vaut être un ingénu
Dans cette ville
Où les saisons veillent
Au grain, au dessein
Enchanté. Pour qui le voit
À travers la brume d’émoi.Nadia Ben Slima
1 commentaire -
Par sylvie erwan le 19 Novembre 2016 à 08:11
Un villageDes murs crépis, de pauvres toits,
Un pont, un chemin de halage,
Et le moulin qui fait sa croix
De haut en bas, sur le village.Les appentis et les maisons
S’échouent, ainsi que choses mortes.
Le filet dort : et les poissons
Sèchent, pendus au seuil des portes.Un chien sursaute en longs abois ;
Des cris passent, lourds et funèbres ;
Le menuisier coupe son bois,
Presque à tâtons, dans les ténèbres.Tous les métiers à bruit discord
Se sont lassés l’un après l’autre
Derrière un mur, marmonne encor
Un dernier bruit de patenôtres.Une pauvresse aux longues mains,
Du bout de son bâton tâtonne
De seuil en seuil, par les chemins ;
Le soir se fait et c’est l’automne.Et puis viendra l’hiver osseux,
Le maigre hiver expiatoire,
Où les gens sont plus malchanceux
Que les âmes en purgatoire.Emile Verhaeren, Toute la Flandre
17 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique