• Bonjour bonjour bonjour *


     

     

    Bonjour à toutes et tous .
    Je vous souhaite un bon weekend .
    Passez aussi une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du ♥

    La glycine est fanée et morte est l’aubépine

    La glycine est fanée et morte est l’aubépine ;
    Mais voici la saison de la bruyère en fleur
    Et par ce soir si calme et doux, le vent frôleur
    T’apporte les parfums de la pauvre Campine.

    Aime et respire-les, en songeant à son sort
    Sa terre est nue et rêche et le vent y guerroie ;
    La mare y fait ses trous, le sable en fait sa proie
    Et le peu qu’on lui laisse, elle le donne encor.

    En automne, jadis, nous avons vécu d’elle,
    De sa plaine et ses bois, de sa pluie et son ciel,
    Jusqu’en décembre où les anges de la Noël
    Traversaient sa légende avec leurs grands coups d’aile.

    Ton coeur s’y fit plus sûr, plus simple et plus humain ;
    Nous y avons aimé les gens des vieux villages,
    Et les femmes qui nous parlaient de leur grand âge
    Et de rouets déchus qu’avaient usés leurs mains.

    Notre calme maison dans la lande brumeuse
    Etait claire aux regards et facile à l’accueil,
    Son toit nous était cher et sa porte et son seuil
    Et son âtre noirci par la tourbe fumeuse.

    Quand la nuit étalait sa totale splendeur
    Sur l’innombrable et pâle et vaste somnolence,
    Nous y avons reçu des leçons du silence
    Dont notre âme jamais n’a oublié l’ardeur.

    A nous sentir plus seuls dans la plaine profonde
    Les aubes et les soirs pénétraient plus en nous ;
    Nos yeux étaient plus francs, nos coeurs étaient plus doux
    Et remplis jusqu’aux bords de la ferveur du monde.

    Nous trouvions le bonheur en ne l’exigeant pas,
    La tristesse des jours même nous était bonne
    Et le peu de soleil de cette fin d’automne
    Nous charmait d’autant plus qu’il semblait faible et las.

    La glycine est fanée, et morte est l’aubépine ;
    Mais voici la saison de la bruyère en fleur.
    Ressouviens-toi, ce soir, et laisse au vent frôleur
    T’apporter les parfums de la pauvre Campine.

    Emile Verhaeren, Les heures du soir

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