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    PRINTEMEPS 17

     

     

    PRINTEMEPS 17

     

    Bonjour à toutes et tous .
    Passez une bonne journée .
    Passez un bon weekend .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du  ♥

    PRINTEMEPS 17

    Après l’hiver

    N’attendez pas de moi que je vais vous donner
    Des raisons contre Dieu que je vois rayonner ;
    La nuit meurt, l’hiver fuit ; maintenant la lumière,
    Dans les champs, dans les bois, est partout la première.
    Je suis par le printemps vaguement attendri.
    Avril est un enfant, frêle, charmant, fleuri ;
    Je sens devant l’enfance et devant le zéphyre
    Je ne sais quel besoin de pleurer et de rire ;
    Mai complète ma joie et s’ajoute à mes pleurs.
    Jeanne, George, accourez, puisque voilà des fleurs.
    Accourez, la forêt chante, l’azur se dore,
    Vous n’avez pas le droit d’être absents de l’aurore.
    Je suis un vieux songeur et j’ai besoin de vous,
    Venez, je veux aimer, être juste, être doux,
    Croire, remercier confusément les choses,
    Vivre sans reprocher les épines aux roses,
    Être enfin un bonhomme acceptant le bon Dieu.

    Ô printemps ! bois sacrés ! ciel profondément bleu !
    On sent un souffle d’air vivant qui vous pénètre,
    Et l’ouverture au loin d’une blanche fenêtre ;
    On mêle sa pensée au clair-obscur des eaux ;
    On a le doux bonheur d’être avec les oiseaux
    Et de voir, sous l’abri des branches printanières,
    Ces messieurs faire avec ces dames des manières.
    26 juin 1878
    Victor Hugo

     

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  • Les Moineaux

    La neige tombe par les rues,
    Et les moineaux, au bord du toit,
    Pleurent les graines disparues.
    « J’ai faim ! » dit l’un ; l’autre : « J’ai froid ! »

    « Là-bas, dans la cour du collège,
    Frères, allons glaner le pain
    Que toujours jette – ô sacrilège ! –
    Quelque écolier qui n’a plus faim ».

    A cet avis, la bande entière
    S’égrène en poussant de grands cris,
    Et s’en vient garnir la gouttière
    Du vieux collège aux pignons gris.

    C’est l’heure vague où, dans l’étude,
    Près du poêle au lourd ronflement,
    Les écoliers, de lassitude,
    S’endorment sur le rudiment.

    Un seul auprès de la fenêtre,
    – Petit rêveur au fin museau, –
    Se plaint que le sort l’ait fait naître
    Ecolier, et non pas oiseau.

    François Fabié, La Poésie des Bêtes, 1886



     

     

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  • Bonjour à toutes et tous .
    Passez une bonne journée .
    Passez un bon weekend .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du ♥


    Les Moineaux

    La neige tombe par les rues,
    Et les moineaux, au bord du toit,
    Pleurent les graines disparues.
    « J’ai faim ! » dit l’un ; l’autre : « J’ai froid ! »

    « Là-bas, dans la cour du collège,
    Frères, allons glaner le pain
    Que toujours jette – ô sacrilège ! –
    Quelque écolier qui n’a plus faim ».

    A cet avis, la bande entière
    S’égrène en poussant de grands cris,
    Et s’en vient garnir la gouttière
    Du vieux collège aux pignons gris.

    C’est l’heure vague où, dans l’étude,
    Près du poêle au lourd ronflement,
    Les écoliers, de lassitude,
    S’endorment sur le rudiment.

    Un seul auprès de la fenêtre,
    – Petit rêveur au fin museau, –
    Se plaint que le sort l’ait fait naître
    Ecolier, et non pas oiseau.

    François Fabié, La Poésie des Bêtes, 1886



     

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