• Pieusement

    La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice.
    Et je lève mon coeur aussi, mon coeur nocturne,
    Seigneur, mon cœur ! vers ton pâle infini vide,
    Et néanmoins je sais que tout est taciturne
    Et qu’il n’existe rien dont ce coeur meurt, avide ;
    Et je te sais mensonge et mes lèvres te prient

    Et mes genoux ; je sais et tes grandes mains closes
    Et tes grands yeux fermés aux désespoirs qui crient,
    Et que c’est moi, qui seul, me rêve dans les choses ;
    Sois de pitié, Seigneur, pour ma toute démence.
    J’ai besoin de pleurer mon mal vers ton silence !…
    La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice !

    Emile Verhaeren, Les débâcles

     

    Partager via Gmail Pin It

    1 commentaire
  •  

     

    Bonjour à toutes et tous .
    Je vous souhaite un bon weekend .
    Passez aussi une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du ♥

    Pieusement

    La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice.
    Et je lève mon coeur aussi, mon coeur nocturne,
    Seigneur, mon cœur ! vers ton pâle infini vide,
    Et néanmoins je sais que tout est taciturne
    Et qu’il n’existe rien dont ce coeur meurt, avide ;
    Et je te sais mensonge et mes lèvres te prient

    Et mes genoux ; je sais et tes grandes mains closes
    Et tes grands yeux fermés aux désespoirs qui crient,
    Et que c’est moi, qui seul, me rêve dans les choses ;
    Sois de pitié, Seigneur, pour ma toute démence.
    J’ai besoin de pleurer mon mal vers ton silence !…
    La nuit d’hiver élève au ciel son pur calice !

    Emile Verhaeren, Les débâcles

    Partager via Gmail Pin It

    9 commentaires
  • Première gelée

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Ainsi qu’un dur baron précédé de sergents,
    Il fait, pour l’annoncer, courir le long des rues
    La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.
    On entend haleter le souffle des gamins
    Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,
    Et tapent fortement du pied la terre sèche.
    Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu’une flèche.
    Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,
    Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.
    Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,
    Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,
    Les reins cambrés. Leur pas, d’un mouvement coquin,
    Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.

    Oh ! comme c’est joli, la première gelée !
    La vitre, par le froid du dehors flagellée,
    Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,
    Et papillotte sous la nacre des micas
    Dont le dessin fleurit en volutes d’acanthe.
    Les arbres sont vêtus d’une faille craquante.
    Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Voici venir l’Hiver dans son manteau de glace.
    Place au Roi qui s’avance en grondant, place, place !
    Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,
    Fait courir le gamin. Le vent dans les collets
    Des messieurs boutonnés fourre des cents d’épingles.
    Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.
    Et les femmes, sentant des petits doigts fripons
    Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,
    Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.
    Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.
    Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau
    Vont s’asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.
    Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,
    Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe
    Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,
    Qu’un tendre amant fera mollir sous les baisers.
    Heureux ceux-là qu’attend la bonne chambre chaude !
    Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,
    Mais les gueux, les petits, le tas des indigents…

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Jean Richepin, La chanson des gueux

     

    Partager via Gmail Pin It

    1 commentaire

  •  

    Bonjour à toutes et tous .
    Je vous souhaite un bon weekend .
    Passez aussi une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du ♥

    Première gelée

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Ainsi qu’un dur baron précédé de sergents,
    Il fait, pour l’annoncer, courir le long des rues
    La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.
    On entend haleter le souffle des gamins
    Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,
    Et tapent fortement du pied la terre sèche.
    Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu’une flèche.
    Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,
    Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.
    Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,
    Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,
    Les reins cambrés. Leur pas, d’un mouvement coquin,
    Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.

    Oh ! comme c’est joli, la première gelée !
    La vitre, par le froid du dehors flagellée,
    Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,
    Et papillotte sous la nacre des micas
    Dont le dessin fleurit en volutes d’acanthe.
    Les arbres sont vêtus d’une faille craquante.
    Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Voici venir l’Hiver dans son manteau de glace.
    Place au Roi qui s’avance en grondant, place, place !
    Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,
    Fait courir le gamin. Le vent dans les collets
    Des messieurs boutonnés fourre des cents d’épingles.
    Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.
    Et les femmes, sentant des petits doigts fripons
    Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,
    Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.
    Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.
    Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau
    Vont s’asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.
    Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,
    Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe
    Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,
    Qu’un tendre amant fera mollir sous les baisers.
    Heureux ceux-là qu’attend la bonne chambre chaude !
    Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,
    Mais les gueux, les petits, le tas des indigents…

    Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

    Jean Richepin, La chanson des gueux

     

    Partager via Gmail Pin It

    2 commentaires
  • L'idole des jeunes nous a quitté cette nuit , c'est une légende qui disparaît , la fin d'une époque , il est une étoile parmi les étoiles , bon voyage Jean Philippe tu nous manquera , condoléances à sa familles , à ses amis et à tous ceux qui ( t'aimer follement 1er titre sortie en 1960 ) .

     

    Johnny Hallyday est mort. Celui qu'on appelait "l'idole des jeunes", de son vrai nom Jean-Philippe Smet, est mort dans la nuit de mardi à mercredi 6 décembre, à l'âge de 74 ans. Le rockeur a été emporté par un cancer du poumon. La maladie, qu'il avait lui-même révélée sur les réseaux sociaux, le tourmentait depuis le mois de mars. Suivez notre direct sur franceinfo.fr.

     

     L'hommage émouvant de Laetitia. "J'écris ces mots sans y croire. Et pourtant, c'est bien cela. Mon homme n'est plus." C'est par un court communiqué à l'AFP que Laetita Hallyday a annoncé dans la nuit la mort du chanteur.

     

     Un demi-siècle sur scène. Johnny Hallyday restera l'homme qui a popularisé le rock'n'roll en France au cours d'une carrière de plus d'un demi-siècle, de son premier titre, T'aimer follement, sorti en mars 1960, au dernier album qu'il préparait, comme il l'avait annoncé sur Twitter le 22 octobre.

     

     Un touche-à-tout. Johnny Hallyday avait plusieurs cordes à sa guitare. En plus de la musique, le chanteur s'est illustré à plusieurs reprises au cinéma, jusqu'à gravir les marches du festival de Cannes en 2009 pour Vengeance. Durant toute sa carrière, il n'a jamais vraiment cessé d'apparaître sur grand écran, enchaînant plus de trente films.


     

     

     

    Partager via Gmail Pin It

    5 commentaires