• Fuite d’automne

    Sors de ta chrysalide, ô mon âme, voici
    L’Automne. Un long baiser du soleil a roussi
    Les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage,
    Le flexible arc-en-ciel a retenu l’orage
    Sur sa voûte où se fond la clarté d’un vitrail ;
    La brume des terrains rôde autour du bétail
    Et parfois le soleil que le brouillard efface
    Est rond comme la lune aux marges de l’espace.
    Mon âme, sors de l’ombre épaisse de ta chair
    C’est le temps dans les prés où le silence est clair,
    Où le vent, suspendant son aile de froidure,
    Berce dans les rameaux un rêve d’aventure
    Et fait choir en jouant avec ses doigts bourrus
    La feuille jaune autour des peupliers pointus.
    La libellule vole avec un cri d’automne
    Dans ses réseaux cassants ; la brebis monotone
    A l’enrouement fêlé des branches dans la voix ;
    La lumière en faisceaux bruine sur les bois.
    Mon âme en robe d’or faite de feuilles mortes
    Se donne au tourbillon que la rafale apporte
    Et chavire au soleil sur la pointe du pied
    Plus vive qu’en avril le sauvage églantier ;
    Cependant que de loin elle voit sur la porte,
    Écoutant jusqu’au seuil rouler des feuilles mortes,
    Mon pauvre corps courbé dans son châle d’hiver.
    Et mon âme se sent étrangère à ma chair.
    Pourtant, docilement, lorsque les vitres closes
    Refléteront au soir la fleur des lampes roses,
    Elle regagnera le masque familier,
    Et, servante modeste avec un tablier,
    Elle trottinera dans les chambres amères
    En retenant des mains le sanglot des chimères.

    Cécile Sauvage

     

     

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  • Bonjour à tous .
    Je vous souhaite un bon weekend .
    C'est l'été indien hihihi
    Passez aussi une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du  ♥


    Fuite d’automne

    Sors de ta chrysalide, ô mon âme, voici
    L’Automne. Un long baiser du soleil a roussi
    Les étangs ; les lointains sont vermeils de feuillage,
    Le flexible arc-en-ciel a retenu l’orage
    Sur sa voûte où se fond la clarté d’un vitrail ;
    La brume des terrains rôde autour du bétail
    Et parfois le soleil que le brouillard efface
    Est rond comme la lune aux marges de l’espace.
    Mon âme, sors de l’ombre épaisse de ta chair
    C’est le temps dans les prés où le silence est clair,
    Où le vent, suspendant son aile de froidure,
    Berce dans les rameaux un rêve d’aventure
    Et fait choir en jouant avec ses doigts bourrus
    La feuille jaune autour des peupliers pointus.
    La libellule vole avec un cri d’automne
    Dans ses réseaux cassants ; la brebis monotone
    A l’enrouement fêlé des branches dans la voix ;
    La lumière en faisceaux bruine sur les bois.
    Mon âme en robe d’or faite de feuilles mortes
    Se donne au tourbillon que la rafale apporte
    Et chavire au soleil sur la pointe du pied
    Plus vive qu’en avril le sauvage églantier ;
    Cependant que de loin elle voit sur la porte,
    Écoutant jusqu’au seuil rouler des feuilles mortes,
    Mon pauvre corps courbé dans son châle d’hiver.
    Et mon âme se sent étrangère à ma chair.
    Pourtant, docilement, lorsque les vitres closes
    Refléteront au soir la fleur des lampes roses,
    Elle regagnera le masque familier,
    Et, servante modeste avec un tablier,
    Elle trottinera dans les chambres amères
    En retenant des mains le sanglot des chimères.

    Cécile Sauvage

     

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  • AUTOMNE 16

     

    AUTOMNE 16

    Feuilles volantes

    Le ciel se fait lourd quand râlent les pupitres
    Annonçant dans la cour un vide insoutenable
    Et le cœur enchaîné, sous la coiffe du pitre,
    S’entrechoque aux paroles de maîtres de sérénades.

    Les rêveries s’élèvent et frôlent l’amertume
    Des sombres feuilles folles qui tangent en narguant
    Les évadés punis, aux mains griffées de plumes
    Dont leur omniprésence n’en fait que des absents.

    Quand grincent les miroirs aux couleurs de la nuit,
    Annonçant la tempête au fond des encriers,
    Une larme de pluie se transforme en l’ennui
    D’une vie qui s’achève dès la fin de l’été.
    Isaac Lerutan, 2011

     

     

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  •  

    AUTOMNE 16

     
    Bonjour à tous .
    Je vous souhaite un bon weekend .
    Il commence à faire frais ici .
    L'automne est arrivée mais il fait beau .
    Passez aussi une bonne semaine .
    Prenez soin de vous .
    Avec toute mon amitié .
    Bisous du ♥

    AUTOMNE 16

    Feuilles volantes

    Le ciel se fait lourd quand râlent les pupitres
    Annonçant dans la cour un vide insoutenable
    Et le cœur enchaîné, sous la coiffe du pitre,
    S’entrechoque aux paroles de maîtres de sérénades.

    Les rêveries s’élèvent et frôlent l’amertume
    Des sombres feuilles folles qui tangent en narguant
    Les évadés punis, aux mains griffées de plumes
    Dont leur omniprésence n’en fait que des absents.

    Quand grincent les miroirs aux couleurs de la nuit,
    Annonçant la tempête au fond des encriers,
    Une larme de pluie se transforme en l’ennui
    D’une vie qui s’achève dès la fin de l’été.
    Isaac Lerutan, 2011

     

     

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