•  

    PAQUE 1 FAIT

     

     

    PAQUE 1 FAIT

      LA Poule

    Pattes jointes, elle saute du poulailler, dès qu'on lui ouvre la porte.
    C'est une poule commune, modestement parée et qui ne pond jamais d'oeufs d'or.
    Éblouie de lumière, elle fait quelques pas, indécise, dans la cour.
    Elle voit d'abord le tas de cendres où, chaque matin, elle a coutume de s'ébattre.
    Elle s'y roule, s'y trempe, et, d'une vive agitation d'ailes, les plumes gonflées, elle secoue ses puces de la nuit.
    Puis elle va boire au plat creux que la dernière averse a rempli. .
    Elle ne boit que de l'eau.
    Elle boit par petits coups et dresse le col, en équilibre sur le bord du plat.
    Ensuite elle cherche sa nourriture éparse.
    Les fines herbes sont à elle, et les insectes et les graines perdues.
    Elle pique, elle pique, infatigable.
    De temps en temps, elle s'arrête.
    Droite sous son bonnet phrygien, l'oeil vif, le jabot avantageux, elle écoute de l'une et de l'autre oreille.
    Et, sûre qu'il n'y a rien de neuf, elle se remet en quête.
    Elle lève haut ses pattes raides, comme ceux qui ont la goutte. Elle écarte les doigts et les pose avec précaution, sans bruit.
    On dirait qu'elle marche pieds nus.

    Jules Renard
    Histoires naturelles 1896


     

     

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire
  • PRINTEMPS 6

     

    PRINTEMPS 6

    Avril

    Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
    Rien du printemps ne l’intéresse ;
    Il voit même sans allégresse,
    Hirondelles, votre retour ;

    Et, devant vos troupes légères
    Qui traversent le ciel du soir,
    Il songe que d’aucun espoir
    Vous n’êtes pour lui messagères.

    Chez moi ce spleen a trop duré,
    Et quand je voyais dans les nues
    Les hirondelles revenues,
    Chaque printemps, j’ai bien pleuré.

    Mais depuis que toute ma vie
    A subi ton charme subtil,
    Mignonne, aux promesses d’Avril
    Je m’abandonne et me confie.

    Depuis qu’un regard bien-aimé
    A fait refleurir tout mon être,
    Je vous attends à ma fenêtre,
    Chères voyageuses de Mai.

    Venez, venez vite, hirondelles,
    Repeupler l’azur calme et doux,
    Car mon désir qui va vers vous
    S’accuse de n’avoir pas d’ailes.

    François Coppée, Les mois

     

     

    Partager via Gmail Pin It

    votre commentaire
  • PRINTEMPS 6

     

    PRINTEMPS 6

     

    Bonjour à tous .
    Voici venue le weekend alors .
    passez un bon samedi et dimanche , reposez vous et prenez soin de vous .
    Le printemps est arriver magnifique soleil !
    Bisous du ♥

    PRINTEMPS 6

    Avril

    Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
    Rien du printemps ne l’intéresse ;
    Il voit même sans allégresse,
    Hirondelles, votre retour ;

    Et, devant vos troupes légères
    Qui traversent le ciel du soir,
    Il songe que d’aucun espoir
    Vous n’êtes pour lui messagères.

    Chez moi ce spleen a trop duré,
    Et quand je voyais dans les nues
    Les hirondelles revenues,
    Chaque printemps, j’ai bien pleuré.

    Mais depuis que toute ma vie
    A subi ton charme subtil,
    Mignonne, aux promesses d’Avril
    Je m’abandonne et me confie.

    Depuis qu’un regard bien-aimé
    A fait refleurir tout mon être,
    Je vous attends à ma fenêtre,
    Chères voyageuses de Mai.

    Venez, venez vite, hirondelles,
    Repeupler l’azur calme et doux,
    Car mon désir qui va vers vous
    S’accuse de n’avoir pas d’ailes.

    François Coppée, Les mois

     

    Partager via Gmail Pin It

    3 commentaires