• 11 Novembre

    Pour ne pas oublier ceux qui nous ont sauvé .

     

    Chanson anonyme écrite sur la musique de "Bonsoir m'amour" (Adelmar ou Charles Sablon, le père de Germaine et Jean) à laquelle on doit sans doute le succès de cette valse dont les paroles, aujourd'hui, font presque sourire.

    Son texte recueilli par Paul Vaillant-Couturier (1892-1937), avocat puis journaliste et finalement député, qui, entré dans la guerre avec un certain enthousiasme, en sorti socialiste, revendicateur même mais surtout pacifiste. Sous-officier, en 1914, dans l'infanterie; il termina la guerre capitaine dans les chars d'assaut non sans avoir été blessé, gazé, cité à l'ordre de la Nation mais aussi condamné cinq fois pour son action en faveur de la paix.

    Vivement condamné par les autorités militaires (qui offrirent une petite fortune à celui qui en dénoncerait l'auteur) elle fut connue sous plusieurs noms dont : "Les sacrifiés", "Sur le plateau de Lorette" et "La chanson de Lorette".

    Elle demeure, aujourd'hui la chanson-type de l'antimilitarisme mais elle a été depuis dépassée par plusieurs autres. Il suffit à cet égard de citer "Quand un soldat" de Francis Lemarque (1953) ou encore le très célèbre "Déserteur" de Boris Vian (1954).
    Paroles

    Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
    On va r'prendre les tranchées,
    Notre place est si utile
    Que sans nous on prend la pile.
    Mais c'est bien fini, on en a assez,
    Personn' ne veut plus marcher,
    Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
    On dit adieu aux civ'lots.
    Même sans tambour, même sans trompette,
    On s'en va là haut en baissant la tête.

    Refrain
    Adieu la vie, adieu l'amour,
    Adieu toutes les femmes.
    C'est bien fini, c'est pour toujours,
    De cette guerre infâme.
    C'est à Craonne, sur le plateau,
    Qu'on doit laisser sa peau
    Car nous sommes tous condamnés
    C'est nous les sacrifiés !

    C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
    Tous ces gros qui font leur foire ;
    Si pour eux la vie est rose,
    Pour nous c'est pas la mêm' chose.
    Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
    F'raient mieux d'monter aux tranchées
    Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
    Nous autr's, les pauvr's purotins.
    Tous les camarades sont enterrés là,
    Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

    au Refrain

    Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
    Pourtant on a l'espérance
    Que ce soir viendra la r'lève
    Que nous attendons sans trêve.
    Soudain, dans la nuit et dans le silence,
    On voit quelqu'un qui s'avance,
    C'est un officier de chasseurs à pied,
    Qui vient pour nous remplacer.
    Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
    Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

    Refrain
    Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
    Car c'est pour eux qu'on crève.
    Mais c'est fini, car les trouffions
    Vont tous se mettre en grève.
    Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
    De monter sur l'plateau,
    Car si vous voulez la guerre,
    Payez-la de votre peau !


     

     

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